Pour le 8 mars : femmes exploitées, sans papiers, des quartiers, sortons de l’ombre !

Comme tous les ans, Femmes En Lutte 93 va participer aux célébrations autour du 8 mars !
Cette année, nous allons constituer un cortège au sein de la manif à l’initiative du collectif « 8 Mars pour toutES » pour faire entendre la voix des femmes exploitées, sans papiers et des quartiers ! Nous voulons faire entendre haut et fort le slogan des femmes sans papiers de la Coordination 93 : « sortir de l’ombre, pour vivre libre ».
Nous relayons notre appel pour l’occasion !

Les différents appels à manifester samedi 8 mars, pour la journée des droits des femmes

Pourquoi nous devons participer au 8 mars ?

Le 8 mars pour nous c’est une journée de lutte, c’est la fête des luttes des femmes ouvrières, précaires, prolétaires, avec ou sans papiers, avec ou sans emploi. Cette journée internationale des luttes des femmes. a été créée par Clara Zetkin, militante communiste et féministe allemande et la conférence des femmes socialistes de 1910. Pour que les femmes ouvrières défilent par milliers ce jour- là, pour porter leurs revendications sur le travail et tous les aspects de leurs vies.
Le féminisme fait partie de l’histoire de nos quartiers et du mouvement ouvrier. Avec la crise le 8 mars est plus que jamais une date de lutte, c’est l’occasion de dire quel féminisme nous voulons !

Que voulons-nous ? Sortir de l’ombre !

Sortir de l’ombre pour affirmer que la place des femmes dans le milieu militant reste trop invisible. Pour dire que nous taisons nos situations spécifiques. Or, nous sommes présentes dans tous les combats, notre place est légitime !

Sortir de l’ombre pour ne plus se cacher, ne plus avoir peur. Pour dénoncer les violences économiques, sociales et domestiques que nous subissons. Comme en 2010 l’ont fait les femmes du quartier des Francs-Moisins pour ne plus « avoir à choisir entre manger, se soigner, se loger » et subir les humiliations des administrations.

Sortir de l’ombre pour ne plus avoir peur de dénoncer les crimes racistes et policiers laissant les familles et les proches endeuillées face à une justice à deux vitesses !

Sortir de l’ombre par rapport aux féministes institutionnelles et bourgeoises qui nient nos réalités sociales au nom de l’unité de toutes les femmes. La parole sur les oppressions que nous vivions c’est à nous de la porter, nous ne devons plus laisser les féministes bourgeoises parler en notre nom. Nous ne vivons pas les mêmes réalités ! Nous n’avons pas les mêmes priorités.

Sortir de l’ombre contre les discours qui disent que seuls les hommes des quartiers populaires sont sexistes et violents ! Bertrand Cantat , DSK, Polanski ne sont ni noirs, ni arabes, ni pauvres ! Leur mépris et leur violence envers les femmes sont restés impunis, parce que ce sont des bourgeois. C’est à nous de définir nous-mêmes les oppressions que nous vivons et comment nous organiser ! Pour ne plus laisser d’autres femmes ou hommes parler en notre nom ! Sortons de l’ombre pour dénoncer les violences sexistes et pour développer nos propres outils de défense !

Sortir de l’ombre contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie ! Contre les discours qui disent que l’homosexualité n’existe pas dans nos quartiers et que c’est une « maladie occidentale ». Nous, LGBT, existons dans les quartiers populaires et nous devons sortir de l’ombre aussi !

Sortir de l’ombre pour critiquer les mouvements politiques et sociaux qui disent que le féminisme n’est ni l’affaire des habitants des quartiers , ni de l’immigration, ni du mouvement ouvrier. Nous, féministes des quartiers, françaises ou issues de l’immigration, exploitées et précarisées, avec ou sans papiers , sortons de l’ombre pour défendre un féminisme populaire et multiculturel de lutte des classes !

Pour vivre libres !

Vivre libres, c’est avoir le droit de circuler librement sans la crainte de se faire arrêter pour les papiers et expulser. C’est pourvoir travailler sans être exploitées par d’autres femmes qui profitent de notre statut de sans-papiers pour nous faire subir les pires conditions de travail !

Vivre libres, c’est revendiquer d’être dans l’espace public le jour, la nuit, partout. C’est pouvoir choisir sa tenue vestimentaire sans se faire insulter si on est en mini-jupe ; ou sans être agressé par les racistes si nous portons un voile.

Vivre libres, c’est combattre la précarité de nos vies imposées par le patronat et les gouvernements : peur des licenciements, intérim, chômage de masse, santé au rabais, logements insalubres...

Vivre libres, c’est pouvoir assumer son orientation sexuelle sans la peur d’être banni de sa famille ou de sa communauté, sans la peur de se faire agresser et insulter dans la rue ou au travail.

Vivre libres, c’est pouvoir choisir librement son/sa partenaire, sans la pression familiale ou économique ou des papiers. C’est pouvoir se séparer et avoir une autonomie financière. C’est pouvoir choisir ou non la maternité, pouvoir accéder à l’IVG et l’accès aux crèches pour toutes. C’est pouvoir aimer qui on veut, comme on le veut.

Vivre libres, c’est s’unir pour construire un avenir plus serein pour nous nous-mêmes et ne plus avoir à se cacher et se battre seule. Construire notre mouvement féministe de lutte des classes contre l’oppression, le sexisme, les discriminations, le racisme. C’est aussi, s’organiser collectivement dans les associations, les syndicats, les partis ou entre voisines, collègues pour créer des solidarités contre l’exploitation.

Faire vivre notre féminisme !

Faisons taire ceux et celles qui disent que quand les femmes s’organisent elles divisent notre camp.
Ensemble, créons un féminisme populaire anti-homophobe et anti-raciste. Un féminisme de lutte de classe résolument multiculturel et internationaliste !
Faisons un cortège pour le 8 mars pour faire entendre nos voix, crier notre révolte mais aussi notre confiance en nos propres forces !
Cette date du 8 mars est la nôtre habitants et habitantes des quartiers populaires !

Faisons la vivre avec force et rage !

Rassemblement le 8 mars à 11h - Basilique de Saint-Denis Manifestation à 14h à Belleville

L’appel sur notre blog

Mots-clefs : anti-sexisme
Localisation : Seine-Saint-Denis

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