Ce qui a permis l’expulsion du lieu, normalement protégé par la trêve hivernale, c’est l’arrêté de péril pris par la municipalité d’Aubervilliers suite à l’incendie qui s’est déclaré dans une partie d’un des bâtiment le 5 décembre dernier. Un référé contre cette décision avait été déposé auprès du Tribunal administratif, alimenté de multiples attestations sur la non-dangerosité de l’entièreté du lieu.
La préfecture n’a donc pas jugé nécessaire d’attendre la décision de justice, ni de prendre en compte les avis d’architectes, pour procéder à l’expulsion. Aujourd’hui, c’est une quarantaine de personnes, dont une quinzaine d’enfants, qui se retrouvent une nouvelle fois sans maison, renvoyé⋅es dans l’errance sans fin que leur imposent depuis plusieurs années les pouvoirs publics.
Les habitant⋅es ont été emmené⋅es dans un gymnase de la ville, dans l’attente d’une décision « d’orientation » dont on sait pertinemment que ce sera la rue pour une grande majorité. Des familles ont elles reçues des propositions d’hébergement à priori par la préfecture pour quelques semaines, loin des écoles où sont scolarisé⋅es les enfants. Pour les hommes ils risquent d’être envoyés dans d’autres régions de France dans des hébergements temporaires.
Nous sommes scandalisé⋅es de cette expulsion et exigeons des pouvoirs publics qu’ils prennent leurs responsabilités pour reloger l’ensemble des habitant⋅es du Bathyscaphe, quelle que soit leur situation administrative et au plus près de leurs besoins.
Aubervilliers, le 20 décembre 2024