Intervention surprise de l’Assemblée logement 94 au Conseil Municipal de Vitry-sur-Seine

| Assemblée Logement 94

Avec différents collectifs qui constituent l’Assemblée Logement 94, nous sommes allé.es faire un tour du côté du conseil municipal de Vitry-Sur-Seine pour nous faire entendre.

Après une arrivée festive en musique sous une pluie de confettis et de tracts et derrière nos banderoles, nous avons énoncé nos revendications et montré notre détermination à les voir être mises en application. Nous voulons des actes pas des paroles !

Nous nous sommes constitué.es en assemblée pour nous organiser autour des problématiques du logement dans le Val de Marne. Locataires en galère, squatteurs, squatteuses, militant.es ou habitant.es de Vitry, nous refusons les politiques qui précarisent l’accès au logement et dégradent nos conditions de vie. Nous souhaitons aujourd’hui alerter sur l’urgence de la situation et mettre la mairie face à ses responsabilités.

Le Val-de-Marne connaît une augmentation substantielle du nombre de personnes mises à la rue. Les bâtiments publics qui représentent des espaces de vie, d’organisation et de solidarité dans la ville sont privatisés et sciemment offerts à la spéculation immobilière. La loi Kasbarian s’inscrit dans ce contexte de criminalisation de la pauvreté, de gentrification et de déplacements des populations.

Face à ce constat, nous demandons à la mairie communiste de Vitry-sur-Seine de réellement porter une politique de gauche en faveur des mal logé.es :

  • Nous exigeons la réquisition des bâtiments vides au titre du pouvoir de police administrative du maire (article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales), la réhabilitation et la mise a disposition des bâtiments municipaux inutilisés pour celles et ceux qui en ont besoin. Nous rappelons que si les lieux sont impropres à l’utilisation, c’est souvent parce que les pouvoirs publics les ont laissés à l’abandon pendant de nombreuses années.
  • Les mal logé.es ne sont pas responsables des conditions indignes dans lesquelles ils et elles vivent. Nous exigeons que la Mairie augmente le nombre d’inspecteurs de la salubrité dont les effectifs dérisoires (4 pour toute la ville) entraînent des délais interminables.
  • Nous exigeons également de stopper les démolitions pour faire le choix de la rénovation et que celle-ci soit conditionnée à de réelles concertations afin que soit prises en compte les volontés des habitant.es. Dans ce sens, nous nous opposons à la démolition des bâtiments du R10 sur la Dalle Robespierre comme le demandent celles et ceux qui y vivent. Réhabiliter et entretenir le parc existant c’est faire vivre le logement social à Vitry-sur-Seine.
  • En vertu de l’arrêté publié le 27/03/2025 « il ne sera procédé à aucune expulsion locative [...] tant [...] que le relogement de la personne [...] dans un logement décent n’aura pas été assuré ». Nous demandons que cet arrêté soit réellement appliqué et élargi à tous les mal-logé.es y compris les occupant.es sans titres. Cet acte vous oblige et doit cesser de n’être qu’une simple vitrine politique. Nous réclamons également la communication systématique aux habitant.es des dates d’expulsion les concernant et qu’iels choisissent le lieu de leur relogement.
  • À l’heure où les politiques migratoires conditionnent l’accès à une vie digne au fait d’avoir des papiers français, il est urgent de soutenir les centres sociaux autogérés comme la Kunda et le Nectar. Votre mairie communiste a les moyens et le devoir d’enrayer les expulsions et de soutenir concrètement ces lieux menacés ainsi que leurs habitant.es souvent ciblés par des procédures longues et précarisantes. Nous exigeons que la mairie appuie les demandes de régularisation des Vitriot.tes sans-papiers français, face à la politique raciste de la Préfecture du Val-de-Marne.
  • Luc Ladire, premier adjoint à la mairie, a récemment affirmé que Vitry c’est « 100 ans de solidarité avec les mal-logé.e.s ». Est-ce que 100 ans de solidarité c’est la destruction du foyer Manouchian au bulldozer conduit par le maire PCF de Vitry en 1980 alors même que 300 travailleurs maliens y habitaient ? Est-ce que c’est la décentralisation et donc l’abandon de la gestion municipale de votre parc social ? Est-ce que c’est votre passivité face à l’expulsion des 450 habitant.e.s de la rue de Seine et l’absence de proposition de relogement à proximité ? Est-ce que c’est l’absence de soutien affirmé pourtant promis à la Kunda et au Nectar ?

Nous sommes déterminé.es à construire un réseau local et populaire de solidarité active. Désormais, c’est à la mairie de décider de quel côté elle voudra se placer.

On ne se laissera pas voler notre droit à la ville et notre liberté de circuler !

Des logements dignes et des papiers pour toutes et tous !

Assemblée pour le Logement 94

Localisation : Vitry-sur-Seine

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