RASSEMBLEMENT MERCREDI 29 à 18h DEVANT LE PARVIS DE LA MAIRIE DU XXe
SOS MINEURS ISOLÉS DU PARC DE BELLEVILLE A LA RUE
Nous, Jeunes du Parc de Belleville, réclamons un hébergement d’urgence et sans condition dans un local libre avec sanitaire dans le 20e.
Là où nous avons trouvé refuge après au début de l’été. Là où nous avons tissé des liens forts, avec des habitant.es et des associations qui ont fait preuve de solidarité, en organisant des collectes de vêtements et des repas chauds. Là où, le 19 octobre, les bus de la préfecture sont venus nous chercher pour nous parquer dans des centres dans toute l’île de France, brisant notre vie collective et nos solidarités, avant d’être remis à nouveau dans la rue. Nous rappelons que nous sommes des mineurs et qu’à ce titre nous devons bénéficier de la présomption de minorité afin d’être protégés.
Un espoir vite brisé
Le 18 octobre, alors que nous étions environ 300 à dormir dans le parc de Belleville, la rumeur d’une imminente mise à l’abri circulait parmi nous. Ce moment nous l’attendions depuis des mois et l’angoisse de subir le froid de l’hiver s’est tout à coup levée. Au petit matin du 19 octobre, nous avons finalement été 430 à monter dans « les bus de l’espoir » réquisitionnés par la préfecture. 47 d’entre nous sont restés sur place, sans solution, confrontés à la dureté de la rue.
A peine une semaine après, alors que nous étions sans le savoir dans des centres de demandeurs d’asile pour majeurs, les premières expulsions ont eu lieu. Un mois après l’opération d’évacuation du 19 octobre, ces centres se sont débarrassés de la plupart d’entre nous. Plus démunis que jamais, alors que le froid et la pluie s’installent, isolés, sans affaires chaudes, sans tente, à la recherche constante de nourriture, nous nous retrouvons dans la rue. Les habitant.e.s et associations essaient de nous aider mais notre besoin le plus vital, à savoir passer la nuit sous un toit entre quatre murs est plus que jamais criant.
Plus vulnérables que jamais
Les dangers auxquels nous sommes exposés sont nombreux : froid et intempéries, vol d’affaires, agressions verbales et physiques, contrôles, violences policières, confiscation de nos affaires et matériel de survie, verbalisation lors de nos déplacements pour aller chercher un repas chaud ou pour faire nos démarches, errance, manque de nourriture, hygiène, racisme ordinaire et traitements discriminatoires, solitude, isolement...
Cette semaine, la nuit du mercredi une douzaine d’entre nous ont été gazés par la police à 4 h du matin alors qu’ils dormaient. Lors de l’intervention leurs affaires ont disparu.
Certains camarades ont des blessures qui ne cicatrisent pas, d’autres sont malades à cause des conditions extrêmes, d’autres sont traumatisés à cause des agressions, de l’angoisse provoquée par la brutalité de notre quotidien.
Vous vous rendez compte des séquelles que cette situation peut entraîner pour des mineurs ?
Passer l’hiver sous les ponts ou dans des recoins d’immeuble pourrait nous être fatal.
Nous demandons le soutien de la Mairie du 20e
Nous voulons attirer l’attention de la Mairie du 20e qui, le dimanche 19 novembre, lors d’une réunion à la Maison de l’Air, nous a réitéré son soutien. Un mois après cette expulsion du parc de Belleville, nous appelons à l’aide car nous nous souvenons que, lors d’une première autre réunion, le 15 octobre, les représentants de la Mairie du 20e avaient refusé de nous loger dans des espaces collectifs car, disaient-ils, « une mise à l’abri dans n’importe quelles conditions, sans suivi, nous ne le souhaitons pas pour vous ». Vous espériez que la Préfecture prenne les choses en main. Maintenant vous voyez comme nous ce que l’opération du 19 octobre a donné. Aujourd’hui, nous sommes dehors. Nous vous appelons à l’aide pour être logés dans des espaces avec sanitaires qui soient protecteurs et dignes, le temps qu’il y ait pour chacun de nous une vraie prise en charge une fois notre minorité reconnue administrativement.
Fin septembre, certains d’entre nous, alors que la fraîcheur arrivait, ont témoigné pour mon Petit 20e et ont exprimé leur grande inquiétude : « Si nous restons dehors, avec le froid, nous allons mourir. »
Aujourd’hui le temps est compté, nous demandons des actes en cohérence avec les discours.
Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville lance un SOS à la Mairie du 20e, nous réclamons son soutien réel et urgent pour répondre à un besoin prioritaire et vital : un toit pour l’hiver afin de nous préserver du pire.