Pourtant, derrière les belles valeurs promues par l’esprit des Jeux Olympiques et Paralympiques, l’événement, sous couvert de neutralité, accueille des États qui commettent des crimes de masse dans l’impunité la plus totale et revendiquent des violations graves du droit international et des droits humains. L’invitation de l’État azerbaïdjanais, au même titre que celle de l’État turc ou d’Israël, n’est pas acceptable.
En septembre 2020, les forces azerbaïdjanaises, commandées par la Turquie et armées principalement par Israël, ont lancé une offensive armée contre les 120 000 Arméniens peuplant la République indépendante du Haut Karabagh, les terres sur lesquelles ils étaient installés depuis plusieurs millénaires.
Cette guerre sanglante, où les civils n’ont pas été épargnés, a contraint les Arméniens à abandonner une partie de leur terre. Le régime d’Aliyev a forcé les civils à l’exil pour mettre en œuvre sa politique de colonisation des terres arméniennes.
Depuis, des dizaines d’Arméniens sont toujours prisonniers des geôles du régime d’Aliyev et sont soumis à des traitements inhumains et dégradants dans l’attente de procès fantoches où ils risquent la mort ou la prison à vie !
À la suite de cette offensive, pour vider totalement le Haut-Karabagh de ses Arméniens, le gouvernement azerbaïdjanais a lancé contre eux un blocus dans le but de les affamer et les obliger à quitter les terres sur lesquelles ils survivaient encore.
En septembre 2023, après 9 mois de blocus, les troupes azerbaïdjanaises ont utilisé la force armée contre une population affamée. En quelques jours seulement, tous les Arméniens ont dû fuir. Le régime d’Aliyev organise la colonisation de ces terres arméniennes et détruit systématiquement toute trace de la présence millénaire des Arméniens du Haut-Karabagh.
L’Azerbaïdjan ne va pourtant pas s’arrêter à l’annexion de la République du Haut-Karabagh. Ce processus colonial s’inscrit dans un projet plus global, celui du panturquisme : l’anéantissement des Arméniens et l’annexion de leurs terres aux fins d’unir les territoires de la Turquie et l’Azerbaïdjan. Cette politique raciste et néo-ottomane de la Turquie et de l’Azerbaïdjan démontre que le processus d’extermination des Arméniens initié par l’État turc à la fin du 19e siècle, dont le point d’orgue fut le génocide de 1915, n’est pas terminé.
La Turquie et l’Azerbaïdjan mettent en œuvre ce plan, avec la bénédiction de la Russie et de l’Occident.
Ces deux États sont aussi des prisons à ciel ouvert pour toute personne osant dénoncer leurs politiques fascistes ou apporter leur soutien au peuple arménien : militants, journalistes, avocats, intellectuels, enseignants, élus d’opposition, minorités de genre, minorités ethniques, font face à une répression féroce ! Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont donc l’occasion pour nous, militants de la cause arménienne, de dénoncer les crimes de ces états et leurs complices qui préfèrent la collaboration à la justice. La Turquie et l’Azerbaïdjan essaient de s’acheter une réputation à grand coup de campagne de communication et de corruption pour faire oublier leurs exactions.
Nous ne resterons jamais silencieux face aux crimes de l’Azerbaïdjan et de la Turquie et nous serons toujours intransigeants face aux tentatives visant à tromper le public sur le vrai visage de ces régimes. Nous n’oublions pas et non ne pardonnons pas les crimes commis contre les peuples en lutte.
Non aux États génocidaires, racistes et impérialistes aux Jeux Olympiques et Paralympiques !