Le sang noir

Récit d’un rêve enragé à l’adresse du Pouvoir.

Hey, grand chef !

Je m’adresse à ton masque de cire, ta frime, ton expressivité.
Moi aussi « j’ai fait un rêve » : j’écrivais avec violence ce qui pourrit mon cœur. Je vais te le décrire avec l’algue du temps, mon rêve en sera-t-il plus vivant n’a guère d’importance, mais crains qu’il ne se réalise un jour.
Supporte de reluquer l’indigence de ton règne, tu as mauvaise gueule depuis que tu squattes l’Élysée.
Tu as mis les pauvres à l’amende, les pauvres te rendront la monnaie de ta pièce, n’en doute pas.
Nous allons pulvériser ta République et tes soirées VIP. Entends-tu sourdre le bruit de l’éclair forgé par Vulcain ? Cet éclair est pour toi, il forme « l’émeute » qui réduira en poussière incandescente tes plus beaux sophismes.
Notre promesse est aussi tangible et dangereuse pour les assises du pouvoir, que le fut pour Thiers un soir de mars 1871.
Tu as trop longtemps mimé le néant avec tes gesticulations de boy band. Tu ne sers à rien, tu es un majordome pour une cour qui se tient ailleurs.
Tes formules « guerrières » à chaque nouvelle vague pandémique n’aident en rien un peuple qui n’en peux plus.
Tu veux faire de cette partie du monde une Start up Nation ? Nous allons pourrir ton rêve ! Vêtir de cambouis ton veston à 5000 tickets.
Le grotesque arrivera jusqu’à toi, prépare ton jet privé sinon il t’en cuira, poupée de cendre, automate aux ordres.
Alors, avec un cutter à trois fifrelins, j’écris ton nom sur le mur de ma rue.
Sur ta République et son décorum, j’écris ton nom, avec ma lame rouillée, enduite de mon sang contaminé. 
Sur la dernière « œuvre » merdique de Jeff Koons (qui te symbolise étrangement), j’écris ton nom.
Sur la vareuse de tes gardes du corps, j’écris ton nom, sur tes collecteurs d’impôts, sur la couleur verdâtre de tes contrôleurs SNCF, j’écris ton nom, sur tes tris sanitaires, toi dont la longue lignée de ministres passés et présents n’hésitèrent pas à supprimer un nombre incalculable de lits d’hôpitaux, j’écris ton nom sur ta logique économique. Réponds de ce scandale, tandis que tu t’enfonces dans la boue.
 J’opte pour la violence plutôt que pour la sage discussion, toute en bois construite et qui ne mène à rien.
Avec la matière fondue de mon cocktail Molotov, j’écris ton nom sur tes rêves de gloire, sur tes passions vénéneuses. 
J’écris ton nom au marteau piqueur sur l’article 2 de la Loi Travail, j’écris ton nom sur la façade de la DGSE en y raclant les bénéfices des actionnaires de Total.
J’écris ton nom sur les murs du Crillon Hotel avec le foutre de tous les violeurs de ton assemblée nationale (pulvérisée dans mon fantasme).
 J’écris ton nom, Grand Chef, sur ta pusillanimité, ton manque de courage à condamner les massacres en Birmanie et en Biélorussie, juste parce que tu as les flubbes de te mettre à dos les seigneurs de la guerre ! J’écris ton nom et celui de Dassault, homme-larve et fabriquant d’armes, j’écris son nom avec les membres arrachés des victimes coloniales de chaque machine de guerre sortie de vos usines de morts,
J’écris ton nom avec ma Navaja sur vos parquets Versailles.
J’écris ton nom sur le Panthéon, juste avant de le faire sauter à la nitroglycérine, une coupe champagne à la main (celle que tu veux). 
 « Je veux que tu saches pourquoi tu meurs d’inexister » - Tu as laissé se propager l’horreur.
Ta République pue le viol. Ainsi à mon tour, je laisse le Djinn et le Griffon souiller la chair de tous tes prédateurs sexuels, ici bas en toute impunité, quelque soit leur ethnie, leur genre, leur âge, leur sexe, leur position sociale, leur culture. J’écris leur nom sur le mur de tous les monuments de Culte avec le signe du chien nazi que ce pays n’a jamais cessé d’être dans les profondeurs de sa mémoire.
J’écris ton nom sur la façade de la City de Londres avec mon lance-roquette (on achète tout sur le DarkNet !).
J’écris ton nom, toi le psychiatre qui pratique des séances de cinq minutes à 150 balles et j’en profite pour décharger trois ou quatre bouffées délirantes dans ta turne, tu les adopteras.
J’écris ton nom revendeur de pompes tissées dans un tiers monde, qui bientôt viendra t’arracher la gueule.
J’écris ton nom sur tous les sex-shop, les CRA, les hôpitaux psychiatriques ("Bagnes" camouflés). Ces structures, ces fonctionnements, en apparence hétérogènes, participent d’un même univers oppressif.
J’écris ton nom sur les mains sales des douaniers laissant filtrer la caillasse vers les paradis fiscaux.
J’écris ton nom sur ton crâne empoisonné, chasseur du dimanche et adepte du safari, en te crevant la panse, je l’écris avec la corne de rhinocéros celle que tu lui a arrachée ! et je décharge ma chevrotine sur ton corps devenu gibier.
Je crie vos noms « ordures de tous les pays »,
Je voue une haine féroce à votre inhumanité assise et qui se croit debout.
La révolution anarchiste est prête et déjà, elle diffuse autour d’elle ses « terrifiantes hallucinations ».
Vous n’êtes riens sans vos missiles (que nous irons chouraver au crépuscule).
Dans notre intempérance, nous ne toucherons à AUCUN CIVIL, nous n’en voulons qu’à vos substances, chefs minables.
Puissiez-vous périr dans le gouffre de votre absence de probité.
Gare à vous, tribuns de papier, numérotez vos abattis. Noire est notre armée, noir notre sang, noir notre pavillon.
Nous sommes plus suicidaires et déterminés que Mishima, plus nombreux que vos niches fiscales, plus impitoyables que vos lois liberticides.
Vous l’aurez compris : Nous sommes vos créatures devenues incontrôlables.
Nos Centuries ? vous les découvrirez bien assez tôt. Nous libérerons les anges noirs qui croupissent en HP, en UMD, en centre de rétention et nous marcherons sur Matignon avec nos haches, nos battes, détruire ce bâtiment dégueulasse,
cette pissotière de luxe.
Nous descendrons de toute l’Europe et, n’espérez pas connaître nos identités, nous n’en avons pas.
En souvenir des martyrs de la Commune, nous détruirons entièrement Paris, car nous trouvons plus de beauté aux ruines qu’à votre 104 et à votre Palais de Tokyo gentrifié.
Souviens toi, Jupiter : Nous ferons éclater à minuit la Place des Vosges (si « familiale ») nous réduirons en poussière ton quai des orfèvres.
Quand à vous, bijoutiers de la place Vendôme, appliquez la politique des luddites : brisez vos métiers, faites aux clochards, l’offrande de votre pognon. Nous arrivons, exténués, portés par la la foudre.
Il ne nous restera plus qu’à jeter à la mer la Principauté de Monaco, l’ex-banque du Reich !
Voilà, c’était un rêve, le rêve d’un fou, mais celui-ci représente (je l’espère) ton pire cauchemar 

Vive l’anarchie ...

Sylphe

Note

 
L’occident civilisé est une fiction,

« Un songe plein de bruit et de fureur, proféré par un fou et qui ne signifie rien » (Mc Beth)

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