Notre Dame des Landes, son projet d’aéroport coûteux, démesuré, destructeur de terres agricoles ; Sivens, son projet de barrage disproportionné, nuisible pour l’environnement ; la ferme des mille vaches en Picardie, son projet d’industrialisation de l’élevage et d’implantation d’un méthaniseur de puissance industrielle... Vous connaissez ces projets d’un autre temps, nuisibles, imposés, qui ne répondent en rien aux besoins et aux aspirations des habitants. Mais savez-vous qu’ici en Île-de-France, plusieurs projets tout aussi destructeurs avancent dans le cadre du Grand Paris ?
Le jeudi 27 novembre, la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur inaugure l’exposition « Paris-Saclay, le futur en chantier(s) » à la Maison de l’architecture en Île-de-France, consacrée au projet de « cluster » du plateau de Saclay (Essone). Suivront trois journées de tables-rondes au cours desquelles interviendront notamment une brochette d’architectes ayant remporté les contrats d’aménagement du cluster ainsi que quelques-uns des bénéficiaires directs du projet (Alcatel-Lucent, pôle de compétitivité Systematic, le CEA, Air liquide).
Le « cluster Paris-Saclay », c’est le regroupement géographique d’universités, de centres de recherche scientifique et d’entreprises, imposé par la loi sur le Grand Paris en 2010. Ici les maîtres-mots sont innovation, compétitivité, croissance : il s’agit de constituer un outil de recherche-développement au profit des sociétés transnationales comme Thalès, Renault ou EDF. À Saclay, le projet scientifique est entièrement soumis aux impératifs du capitalisme mondialisé et de la guerre économique entre les « villes-mondes », guerre pour laquelle on bâtit la métropole du Grand Paris.
Les discours des décideurs promettent aux habitant-e-s des retombées bénéfiques, surestimées pour ne pas dire mensongères, tout en masquant les dégâts irrémédiables causés par leurs projets. Dans le programme des tables-rondes, il y a ainsi un sujet qui brille par son absence : c’est la disparition des terres agricoles (400 hectares) et des espaces naturels urbanisés par le cluster ; les thématiques débattues laissent croire que le plateau de Saclay est un espace vide sans habitants, sans activités, sans vie, sans projets, sans alternatives au Grand Paris, et qu’on peut par conséquent se l’approprier et l’aménager à sa guise.
Montrons-leur que ce n’est pas le cas et que nous ne voulons pas nous laisser aménager. Manifestons contre la destruction du plateau de Saclay et contre le Grand Paris.
Coordination pour la Solidarité des Territoires d’Île-de-France et contre le Grand Paris
Maison de l’architecture en Île-de-France
148 rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris
M° Gare de l’Est (lignes 4, 5, 7)
Bus Gare de l’Est (lignes 30, 32, 46, 56, 65, 38, 47, 39, 31)