1er mai : Appel à manifester contre l’exploitation raciste et systémique des migrants au profit du capital

Le BAAM appelle à manifester pour dénoncer l’organisation par les pouvoirs publics de l’exploitation raciste et systémique des migrant.es au profit du capital.

La crise sanitaire du Covid19 l’a révélé à quiconque en doutait encore : les travailleur.euses migrant.es avec ou sans-papier font partie intégrante de notre société et occupent aujourd’hui les emplois indispensables à son fonctionnement.
En retour, quels remerciements, quelle reconnaissance reçoivent-ils ? Droit au séjour remis cause systématiquement, traque policière, enfermement Centres de Rétention Administrative, expulsion …
Pourtant, ce n’est pas par ignorance mais bien volontairement que les autorités malmènent à ce point les migrant.es.
Au niveau européen les travailleur.euses migrant.es sont considéré.es comme indispensables à l’économie. C’est bien ce qu’affirme le projet de Pacte européen sur la migration et l’asile, dont les dispositions prévues concernant les personnes qui migrent hors demande d’asile entravent encore plus qu’elle ne l’était leur liberté de circulation et d’installation. Il s’agit en effet, de renforcer la migration « légale » et de constituer « un réservoir talent » en l’adaptant aux besoins des marchés du travail nationaux, c’est-à-dire aux besoins des entreprises. La liberté de circulation et d’installation ne devrait jamais être conditionnée par les profits ! On retrouve aussi sans surprise les objectifs délétères que se fixe l’Union Européenne pour la migration : contrôler les flux migratoires, surveiller les frontières, punir les personnes en situation irrégulière.
En France, alors que les plateformes de livraison recourent de manière massive aux services de personnes sans papiers, il n’est toujours pas possible d’être régularisé par le travail en tant qu’auto-entrepreneur. Dans le rapport “Réguler les plateformes numériques de travail” remis en décembre au gouvernement, nulle question d’obliger les plateformes à salarier leurs livreurs. Ce document préconise le recours au portage salarial et aux coopératives, noyant de ce fait la responsabilité des plateformes en tant qu’employeur. Le recours aux travailleurs sans-papiers est donc organisé par les pouvoirs publics, pour permettre à certaines entreprises de fonctionner.
Cette logique d’exploitation des personnes migrantes à des fin économiques concerne également les réfugié.es : pour pallier le manque de travailleurs saisonniers dans le secteur agricole pendant le confinement du printemps dernier, un préfet d’Ile-de-France n’a pas hésité à lancer un appel aux réfugiés résidant dans des centres d’hébergement spécifiques.
Ces constats sont insoutenables ! Les migrant.es ne sont pas des instruments au service de la production. Les travailleur.euses migrant.es doivent pouvoir bénéficier des mêmes droits que l’ensemble des travailleur.euses, ce qui passe par une régularisation de leur situation administrative.
Nous exigeons :

  • La liberté de circulation et d’installation
  • La régularisation de tous·tes les sans-papiers
  • L’autorisation de travailler dès l’entrée sur le territoire
  • La fermeture des centres de rétention
  • L’abrogation du CESEDA

Note

⚠️⚠️⚠️ ATTENTION, malgré l’autorisation de la marche ce samedi, la France reste sous état d’urgence sanitaire et les CONTROLES DE POLICE, surtout lors des manifestations, sont EXTREMEMENT FREQUENTS. Si vous êtes en situation administrative difficile, venir à la marche comporte de gros risques

Mots-clefs : libéralisme | migrants

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