15 juillet 1908, un commisaire passe un mauvais moment au bar, les anarchistes réprimés !

Dans le Paris de la Belle Époque, une tentative d’arrachage de drapeau antimilitariste dans un bar fréquenté se solde par un rossage en règle du commissaire présomptueux.

Le 15 juillet 1908, 33, rue Guersant dans le 17e arrondissement de Paris, une bagarre éclate dans un restaurant coopératif lors de la venue d’un commissaire de police.
Il est accompagné d’un secrétaire, d’un inspecteur et de deux agents du service anthropométrique et tente d’arracher un drapeau affiché sur la vitrine de l’établissement sur lequel sont écrits des slogans antimilitaristes dont « À Bas la Patrie ! »
Le commissaire, pris à partie par les consommateurs du restaurant, finira pas s’emparer de l’objet du délit, mais sortira de l’aventure couvert d’ecchymoses et les vêtements en lambeaux.
Pas de chance pour lui !

Ce n’est que plus tard que le chauffeur anarchiste Maurice Girard qui n’était pas sur les lieux, mais qui avait garé sa voiture immatriculée 279 U-3 devant le restaurant fut arrêté.
Et pour cause : son frère Alexandre Girard, à qui il avait prêté la voiture, déjeunait ce jour-là au restaurant coopératif.
Un autre camarade, Albert Jacquard, fut arrêté.

Ils seront défendus par René de Marmande, Anatole France, la Ligue des droits de l’homme, et le « Comité de défense sociale » (CDS).
Ils furent condamnés par défaut, le 19 août, à deux ans de prison pour coups et blessures à un commissaire.
Le 21 octobre, en appel, la peine fut ramenée à trois mois.

Le 20 janvier 1909, le CDS organise, avec le concours du syndicat des cochers et chauffeurs, la toute première manifestation en automobile que la France ait connue. Vingt-cinq automobiles défilent du quai des Tuileries à la place de la République en passant par la Concorde, la Madeleine et l’Opéra.
Les manifestants exhibaient des pancartes « Affaire Girard-Jacquart — une infamie judiciaire — Deux innocents condamnés » et jettent des paquets de tracts à la volée.

Les deux ouvriers furent remis en liberté suite à l’audience du 3 février où les accusations mensongères de la police furent dévoilées.

Localisation : Paris 17e

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