Le « plus ancien détenu de France » sort enfin de prison

Philippe El Shennawy, à peine 55 ans et déjà 38 ans de tôle, va sortir de prison. De la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). Il ne sera pas libre pour autant, puisqu’il restera sous « liberté conditionnelle » et devra porter un bracelet électronique pendant deux ans.

Il n’y a que l’acharnement du système carcéral et judiciaire à briser et détruire des individus qui peut expliquer qu’El Shennawy ait pu rester autant de temps derrière les barreaux, condamné originellement en 1977 pour braquage.

Pourtant déjà en liberté conditionnelle en 1992, la justice avait jugé « bon » de le réenfermer pour ne pas en avoir respecté les termes : il était allé voir son fils à Paris !

Ses deux évasions (sans violences d’ailleurs) lui promettaient une libération en 2032. C’est sa volonté de vivre qui a été à chaque fois condamnée.

Étiqueté « détenu particulièrement signalé » (DPS), il aura vécu dix-neuf ans en isolement, six ans en hôpital psychiatrique, aura changé une quarantaine de fois de lieu de détention, effectué une tentative de suicide et plusieurs semaines de grève de la faim. En janvier 2011, il avait fait condamner la France par la Cour européenne des droits de l’homme pour des « traitements inhumains ou dégradants » en prison.

Ne supportant pas la détention, son complice Taleb Hadjadj, condamné à ses côtés en 1977, s’était suicidé en 1980 au quartier disciplinaire de Saint-Maur.

C’est bien un survivant que l’on libère. Mais la prison continue de briser et de tuer. D’ailleurs c’est en train de péter dans la prison nouvelle génération d’Alençon, et c’est tant mieux !

Lire la dépêche du Monde.

Mots-clefs : anti-carcéral | justice
Localisation : Fresnes

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