De quelle façon la mémoire de cette date a-t-elle été transmise par la suite ?
Adolfo : En Algérie, la date a bien sûr été commémorée, mais pas avec l’importance qu’il aurait fallu donner à cet événement, pour des raisons liées à l’histoire politique algérienne : pour le pouvoir militaire de Boumédiène, la résistance armée devait rester la seule véritable force de libération et les héros de l’indépendance, ceux qui les armes à la main s’étaient battus sur le sol algérien.
Leïla : En 2013, une exposition de photographies sur la guerre d’Algérie au Mama, le musée d’art moderne d’Alger, a permis de faire connaitre l’importance de l’apport de la résistance extérieure, à travers les films, les reportages, qui ont fait découvrir ou redécouvrir cette solidarité venue de l’étranger.
Adolfo : Je souligne l’importance du travail du photographe Elie Kagan, qui a photographié le massacre du 17 octobre et qui a aussi fait connaitre par son travail le bidonville de Nanterre d’où étaient issus bon nombre de manifestants ce soir-là. Cette réalité-là est encore bien souvent méconnue dans la population algérienne.
Et bien sûr, il y a eu le remarquable travail de recherches réalisé par l’historien Jean-Luc Einaudi, qui a mis au jour le contenu des archives de la police, et à qui je souhaite rendre hommage aujourd’hui (Jean-Luc Einaudi est décédé le 22 mars 2014).
La suite de l’article et les photos d’Elie Kagan, à voir sur le site de La Horde.