Ce n’est une suprise pour personne. Tout le monde avait capté que l’année 2017, depuis la loi sur la « présomption de légitime défense » avait été meutrière. La très révolutionnaire IGPN (la police des polices comme disent les médias) a dénombré près de 394 usages d’armes à feu. Soit une augmentation de 54% de 2016 à 2017.
La journaliste du monde insiste particulièrement sur l’usage des armes à feu et de la « présomption de légitime défense » dans le cadre de la sécurité routière :
Ce chiffre de 394 n’est en effet pas étranger à une nouvelle loi entrée en vigueur en février 2017. Celle-ci a élargi les règles de la légitime défense au nom de la lutte contre le terrorisme. Les policiers peuvent depuis faire usage de leur arme sans risquer d’être sanctionnés, en particulier en cas de véhicule « dont les occupants sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ». Ce point de la loi avait été particulièrement débattu, de crainte qu’il n’engendre une multiplication de l’usage des armes à feu.
L’IGPN a admis « 14 mort du fait de la police ». Ces morts sont uniquement les morts comptés en opération et incluent les morts dans les accidents de la route, poursuite, suicide au moment de l’interpellation.
Ce chiffre comprend les individus tués après avoir commis un acte terroriste, quatre suicides de personnes ayant mis fin à leurs jours au moment où la police intervenait et un certain nombre d’autres morts dues à des fuites (accident, noyade etc.). Mme Monéger-Guyomarc’h n’a toutefois pas donné plus de détails sur ce dernier indicateur.
Curtis, mort à Massy en mai 2017 est-il compté dans ces décès ?
On compte aussi une centaine de blessés. La nature et la gravité des blessures ne sont pas précisées. L’opinion publique concluera qu’il s’agit d’égratignures alors qu’il y a également des amputations (comme à Bure en Aout 2017) ou des yeux crevés comme à Vigneux sur Seine.
Cyniquement l’IGPN se félicite d’une baisse de 8% de l’usage de la grenade de désencerclement. Or 2016 était l’année de la Loi travail, où les flics ont véritablement vidé les stock de cette grenade particulièrement dangereuse. Par exemple, lors de la manifestation du 14 juin 2016, 175 grenades ont été tirées sur les manifestants. Facile derrière de se targuer d’une baisse de l’usage de ces engins.
Enfin on conclut sur une bonne note :
Ce bilan IGPN est enfin marqué par une hausse des enquêtes judiciaires à la suite d’allégations visant des fonctionnaires de police dans plusieurs catégories notables : « violences volontaires » (574 enquêtes ouvertes dans le bilan 2017 contre 543 au bilan en 2016), « violation du secret » (55 contre 47), et « vol » (125 contre 104). En matière « d’injures racistes », en revanche, il y a eu une légère baisse (de 42 à 32) [1]. Les enquêtes pour corruption quant à elles, sont stables (43).
Si c’est stable alors ça va...
Lu sur Le Monde