En décembre, au café-librairie Michèle Firk

| Café-librairie Michèle Firk

Programme des événements du café librairie Michèle Firk à la Parole Errante, lieu autogéré de discussions, d’organisations, d’événements solidaires politiques, artistiques, sociaux, à l’avenir incertain depuis 2016 suspendu aux décisions du Conseil Départemental du 93, propriétaire des locaux.

Dernier programme de l’année pour le café-librairie Michèle Firk !

Il est épars comme souvent, mais se veut aussi plus festif. Du moins, il tente de bricoler une autre manière se rapporter aux fêtes.

Décembre est pénible. Partout on nous force à voir le faux bonheur des marchandises qu’on pourra jamais se payer et les célébrations forcées qui clôturent une année à regretter. Alors, au café-librairie, on tente d’inventer d’autres formes pour se retrouver : conjurer la coupe du monde pour parler du foot qu’on aime, défaire le Père Noël dans un match de ping-pong, éviter les supermarchés avec des artisans du sahel et arracher le désir à la consommation en compagnie de Mark Fischer et d’Ellen Willis.

Nos séminaires et cycles préférés continuent. On parlera, ce mois-ci, accueil avec les Désaxé.es, révolte de la science avec la revue Terrestres et dépassement de l’architecture capitaliste avec les éditions Entremonde.

Le café-librairie sera ouvert jusqu’au 23 décembre avant de faire une pause jusqu’au 4 janvier. N’hésitez pas à passer pour lire, nous saluer, vous poser, discuter, s’organiser.

Dans le détail :

Dimanche 4 décembre de 11h à 18h - Table de livre au Marché des lumières de la Maison Ouverte.

Comme chaque année, les amies de la Maison Ouverte de Montreuil organisent un marché à petit prix avant les fêtes afin de mettre à l’honneur les réalités qui y sont accueillies.

Comme chaque année, nous aurons l’immense plaisir d’être présent-es pour proposer une petite sélection de livres.

La Maison ouverte : 17 Rue Hoche, 93100 Montreuil, France

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Dimanche 4 décembre à 16h - dans la Grande salle - Le football est à nous : table ronde autour du football populaire

Alors que la coupe du monde au Qatar affirme la fuite en avant d’un football spectacle toujours plus tourné vers le capitalisme, l’exclusion et la destruction sociale et environnementale, il nous apparaît important de se le réapproprier.

Par-delà les débats sur la tenue de la compétition et le boycott des instances dirigeantes du football, ce qui importe est comment sortir d’une consommation encombrante et retrouver une pratique et un rapport au football qui s’inscrive dans une autre histoire de notre sport, celle d’un sport populaire et engagé politiquement dans le sens de l’inclusion et en prise avec nos luttes actuelles.

Nous parlerons de ces différents sujets en table ronde avec Mickaël Correia, auteur d’une histoire populaire du football aux éditions de la Découverte, le collectif Les Dégommeuses, qui pratique en mixité choisie et milite activement contre les dérives du football spectacle, ainsi que Arthur Verdelet, rédacteur chez Caviar Magazine qui se donne pour mission de parler autrement de football. Le football nous appartient et, plus que jamais, il s’agit de définir ce que nous voulons en faire.

Mardi 6 décembre à 19h dans la librairie - Atelier des Désaxé.es - Rencontre avec Antoine Menard de l’association ATOLL 75

Rencontre et discussion avec Antoine Menard, psychologue clinicien et salarié de l’association ATOLL 75 qui regroupe plusieurs Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale dans Paris.

L’association ATOLL 75 regroupe plusieurs Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale dans Paris, en lien avec un réseau de lieux et de dispositifs qui permettent aux personnes hébergées d’être accompagnées et d’avoir une activité, parfois même salariée (restauration, maraîchage, jardinage, bûcheronnage…)

Antoine Menard partagera avec nous son expérience et ses réflexions à partir de ce qui peut se tramer depuis ATOLL 75.

Samedi 10 décembre à 18h - Rencontre avec les éditions Audimat autour de désirs postcapitalistes de Mark Fisher et Sexe et Liberté d’Ellen Willis.

Ni travail, ni famille : la critique au service du dépassement de l’existant

Il peut sembler, à première vue, que ces deux livres ont bien peu en commun. Désirs postcapitalistes est une transcriptions du dernier séminaire que Mark Fisher, philosophe et critique anglais, a animé à Goldsmiths avant de se donner la mort en 2017. On y trouve développées des réflexions sur le rapport entre économie libidinale et maintien ou dépassement du capitalisme. Sexe et Liberté, quant à lui, est un recueil d’articles écrits entre 1969 et 1989 par la journaliste et militante Ellen Willis. Elle y déploie un féminisme nourri par la contre-culture, qui a vocation à tout à la fois mettre à bas la domination hétéromasculine et dessiner les contours d’une sexualité véritablement joyeuse et émancipée. 

Pourtant, des liens très étroits existent entre ces travaux. Si Fisher se réfère explicitement au travail de Willis, c’est que leurs textes sont traversés par un même intérêt pour la question du désir dans les sociétés où règnent les conditions modernes de production. Le travail sur cet affect — que l’on sait sur-mobilisé dans la sphère de la consommation — y apparaît comme une clef de compréhension essentielle de l’existence contemporaine. Étant éprouvée l’intolérabilité du présent dans tous les aspects de la vie (famille, travail, relations amicales et amoureuses), il s’agit, dans ces livres, d’identifier ce qui fait tenir le monde pour enfin parvenir à le mettre à bas. 

Notre discussion aura vocation à mettre à jour les potentialités offensives de ces textes, et à déterminer l’angle par lequel nous souhaitons qu’ils percutent l’actuel. 

Mardi 13 décembre - Cycle Opéraisme et Autonomie avec les éditions Entremonde - Esthétique et développement capitaliste autour de Projet et Utopie de Manfredo Tafuri, en présence de Marco Assennato.

Enfin nous aurons le plaisir de recevoir Marco Assennato, qui viendra nous présenter le livre de Manfredo Tafuri, Projet et Utopie. Marco pourra nous présenter un chapitre méconnu de la pensée italienne, l’école de Venise. Celle-ci s’est, à la fin des années 70, ouverte à certaines pistes de recherche novatrices à propos du rôle et de la fonction de l’art dans le cadre des grands espaces de l’urbanisation contemporaine. Il pourra ainsi nous expliquer comment Tafuri, en s’attachant à appliquer les thèses opéraïstes aux domaines de l’architecture et de l’urbanisme, propose une réflexion sur la métropole comme lieu de l’accumulation capitaliste et de l’antagonisme social. La ville devient, dans cette optique, l’un des sites majeurs de déploiement de la critique sociale, mais aussi de bon nombre d’entreprises avant-gardistes et utopiques : l’espace urbain comme enjeu politique, imbriqué aux rapports de domination et d’aliénation, qu’il s’agit toujours de subvertir. Ici, l’histoire de l’architecture se fera critique de l’idéologie.

Jeudi 15 décembre à 18h dans la grande salle - Séminaire de la revue Terrestres : Comment les scientifiques se soulèvent face au grand ravage ?

Longtemps relégué·es à leur rôle de d’observateur·rices de la nature ou de sismographes des dommages qui lui sont infligés, certain·es scientifiques se soulèvent. Comment les enjeux climatiques et écologiques les conduisent-ils et elles sur le chemin des luttes ?

Cette séance du séminaire Devenirs Terrestres sera consacrée aux scientifiques en rébellion. Malgré les centaines de marches, de rapports, de discours de sensibilisation, malgré les milliers d’études scientifiques et d’articles sur le sujet, le ravage écologique et climatique se poursuit sans que nous puissions apercevoir le début d’une inflexion significative de ses causes. Ainsi, depuis quelques années, de nombreuses personnes bifurquent vers un refus de parvenir à leur fonction dans la société du ravage et expérimentent de nouveaux répertoires d’action.

Parmi ces personnes, les scientifiques. S’il a déjà existé par le passé des courants de scientifiques engagé·es, nous constatons depuis peu des formes d’intervention nouvelles chez les spécialistes des sciences du climat, de l’eau ou encore du vivant. Non seulement le type de discours tenu dans l’espace public, mais aussi sur l’articulation entre la parole scientifique et l’action.

Se gluer les mains dans un hall d’exposition de berlines surpuissantes, bloquer d’importantes artères de la circulation routière, interrompre des forums promouvant une métropolisation hors-sol mais heureuse : quel genre de politisation des sciences appellent ces actions inspirées des pratiques de désobéissance civile ? Est-il possible d’envisager une implication plus large des scientifiques dans les luttes écologiques et sous quelles formes spécifiques ?

Nous échangerons autour de ces questions avec Isabelle Goldringer, directrice de recherche à L’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), Jérôme Guilet, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Léna Lazare, militante et étudiante en agroécologie, et Kévin Jean, maître de conférences en épidémiologie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).

https://www.terrestres.org/2022/11/...

Samedi 17 décembre de 14 à minuit - Fête de la Parole Errante !

En guise de clôture pour cette année, la Parole Errante se pare en guinguette hivernale.

Au programme : tournoi de pingpong, crêpes, initiation aux danses de bal, fanions, vin chaud, concert de Kick et Flute, braderie de livres à prix libre du café-librairie Michèle Firk et tables des revues des éditions et revues présentes à la MER (Nous, Jeff Klak, Z, PD la revue, Entremonde, Femme Photographe, Terasses etc.)

Les fonds récoltés serviront à pérenniser l’activité du lieu pour cette année 2023 qui s’annonce déjà en germe de plein de belles rencontres !

Plus d’infos à suivre ici ou ailleurs.

Note

Le café librairie Michèle Firk est une librairie et un café.
Au 9 rue François Debergue à Montreuil, métro croix de Chavaux, il est ouvert du mercredi au samedi, de 14h à 19h.
On y trouve des romans, des tracts, des revues, des essais et des bandes dessinées. L’occasion se mélange au neuf et les petits éditeurs y ont une bonne place. On n’y trouve pas tout ce qui sort, mais un peu de tout ce qui nous intéresse. « Nous », c’est la dizaine de cafetiers-libraires organisée en association pour créer un lieu hybride ouvert sur la ville. On y vient pour farfouiller, bouquiner, boire un café ou une bière, participer à une discussion autour d’un livre ou d’une lutte.
On est aussi sur Facebook, Twitter et Insta.

Mots-clefs : livre | débat - discussion
Localisation : Montreuil

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