Ils nous disent que dans la société il y des règles et qu’il faut les respecter. Ils nous disent que la police et la prison nous défendent de la violence, que sans police et sans prison on vivrait dans un monde où les gens passeraient leur temps à s’entretuer. Ils sèment la peur de l’autre, des pauvres, des étranger-e-s, des terroristes, des anarchistes, des fous. Ils oublient surtout de nous parler de tous ceux qui profitent de la misère, en spéculant sur la terre ou sur la bouffe, sur les immeubles ou sur les médicaments, sur le pétrole ou sur le nucléaire, sur la guerre, sur les armes et les frontières... Eux, les politiciens, les patrons, les riches, les spéculateurs, ce sont les braves gens. Ils sont en costard dans les quartiers bourges de la ville, ils mangent dans des restaurants chics, protégés par des milliers de flics et des caméras. Les méchants sont les autres, ceux qui ont dû apprendre à se débrouiller dans ce monde basé sur l’argent, ceux qui n’acceptent pas facilement les règles du jeu, ceux qui sont repoussés hors de la loi pour leurs origines ou leurs attitudes. Dans d’autres mots, ils oublient toujours de nous dire que la prison est faite d’abord pour toutes celles et ceux qui, par choix ou pas , sont indésirables dans cette société.
La pire violence est celle de l’État, de tous les États.
Flics, soldats, prisons, frontières, Centres de Rétention Administrative, tribunaux sont là pour assurer les privilèges d’une minorité sur la grande masse d’opprimé-e-s. Nous rejettons leurs droits et leurs devoirs : les uns comme les autres servent à légitimer leur autorité. Nous sommes pour la destruction de la prison, parce que l’épouvantail de la prison est toujours là pour nous empêcher de tenter de mater nos révoltes, pour nous discipliner, en nous rappelant que sortir du rang peut se payer le prix cher. Nous aimons la liberté et nous pensons que l’enfermement est l’une de choses les plus atroces que l’être humain ait pu concevoir.
Les prisons servent le capitalisme et l’argent, les prisons servent les hommes et les femmes d’État, les juges et les flics, mais elles servent aussi les entreprises qui s’enrichissent dans leur construction et leur maintien, entreprises comme GEPSA (Cofely Ineo - GDF Suez), Eiffage, Vinci, Sodexo, BNP Paribas, EADS, BIC, Renault, Agnès B, Orange, Bouygues Telecom. S’en prendre aux prisons ça veut dire combattre l’ordre qu’elles défendent, les personnes et les structures qui rendent possible leur existence.
Avec cette journée de sport on est là pour diffuser une idée, l’idée de la liberté : contrairement à ce que veut nous faire croire l’État, la liberté des autres ne limite pas la mienne, au contraire elle est son extension et sa confirmation. La liberté ne sera donc possible qu’avec la destruction de toute domination.
Tant qu’il y aura quelqu’un en taule, personne ne sera libre.
