Un millier de personnes s’est invité au meeting du PS en soutien à la loi Travail, aus Salons de l’Aveyron, dans le 12e. En arrivant vers Bercy on découvre que le parc est fermé et l’accès au rassemblement est possible uniquement par le village commercial chic de Bercy. Sur place, un certain nombre de drapeaux syndicaux, en particulier de cheminots, et ça commence petit à petit à gueuler quelques slogans : « Tout le monde déteste le PS », « Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous ».
Peu après 19h, alors que de plus en plus de monde rejoignait le rassemblement, les flics n’ont pas hésité à faire usage de leur gazeuses familiales et de leurs matraques pour repousser la foule. Si tout le monde pensait le rassemblement tranquille, ils démontraient à ce moment-là que tout ça c’était de l’histoire ancienne. Il faut désormais, et quel que soit le type de rassemblement, avoir au strict minimum une écharpe et des lunettes de piscine contre les lacrymos.
Après quelques bousculades et jets d’oeufs sur les flics, la situation stagne un temps. Nous sommes 1000 à 1500, et aucune initiative n’est prise pour essayer de déborder la rangée de CRS par les côtés (rues adjacentes ou chantier). Vers 19h30, ça part en manif bloquer la voie express Georges Pompidou, en remontant la ruelle commerciale. Des poubelles (la grève des éboueurs aidant) sont mises en travers de la rue et on voit qu’on commence à être nombreux donc on continue sur la voie express toujours dans les slogans et dans une bonne ambiance.
On arrive alors à un croisement proche de l’entrée d’autoroute, et on bloque dans tous les sens. Des petites barricades sont installées mais il y a toujours la volonté de bouger, même si les flics n’étaient pas si visibles. Après une hésitation (le périph’ n’étant pas loin), on prend à gauche au carrefour et on trouve une multitude de barrières qu’on met sur la rue pour bloquer l’éventuelle arrivée de flics derrière nous. Des tags sont inscrits sur les murs et quelques panneaux de pub sont attaqués. On se trouve dans la périphérie du Cour St-Emilion : zones de déchargement, entrées d’entreprises, etc.
Arrivé-e-s au bout de la rue, ça tergiverse pas mal. Une première initiative de filer sur les voies de la gare de Bercy est rapidement abandonnée. Puis les CRS arrivent, des deux côtés, nous prenant en tenaille, et finalement nous poussent à retourner sur les voies. La gare de Bercy est à la fois peu fréquentée (le fret est mort, et il y a peu de trains de voyageurs), et très mal positionnée (les CRS n’avaient qu’à nous cueillir à l’arrivée). Les cheminots présents ouvrent la voie, et l’on passe à travers différentes portes et tunnels, débouchant sur le réseau de la gare de Lyon. La marche est longue mais étonnante, sur une voie de dépôt, le long d’immeubles d’où les habitant-e-s nous font des saluts sympathiques. Peu avant l’arrivée sur la gare, on descend un escalier qui donne sur une ruelle puis sur le Boulevard de Bercy / boulevard de Reuilly, près du métro Dugommier.
Là, ça part en manif sauvage en remontant le boulevard, les poubelles sont à nouveau renversées au milieu de la rue pour bloquer les flics qui commencent à nous presser par l’arrière (certaines poubelles sont enflammées à l’aide de fumis pris dans des trains sur le chemin...). Fumis, slogans, l’ambiance est bonne. Mais les flics se ramènent à pied et commencent à se rapprocher. Au pas de course on évite les lacrymos envoyées par les flics, pas mal de gens quittent la manif au fur et à mesure et on finit par se disperser un peu après le métro Picpus, alors qu’on n’est plus qu’une centaine à peu près.
L’arrêt complet du trafic de gare de Lyon a duré au moins 1 heure, voire plus (avec la désorganisation engendrée) sur certaines lignes. La circulation de Bercy a certainement dû être bloquée également. Contrairement à ce que la SNCF raconte, il y avait bien des cheminot-e-s présent-e-s, et ils avaient la patate !
A priori, aucune arrestation. On revient quand vous voulez au prochain meeting du PS !