Le mouvement social semble être à l’agonie. Mais le monde qu’il n’a pas transformé continue de tourner, et le conflit social, lui, est loin d’être terminé. D’ailleurs, en ce moment, l’État réprime le peu qui pourrait subsister, perdurer, s’intensifier. Face à la vague de perquisitions qui a eu lieu à Rennes, les gens s’organisent, comme les camarades du S (blessé gravement à Sainte-Soline) se sont organisés pour dynamiser le mouvement social dans son ensemble en luttant contre son écrasement.
À Paris, une personne vient de perdre la vie en garde à vue, dans les cellules du commissariat du 20e. Plusieurs personnes sont déjà mortes sur le chantier de construction des JO 2024. Il y a quelques jours, une autre personne mourrait tabassé, enfermé, au Centre de Rétention Administratif (CRA) de Vincennes. Tout de suite, l’État, par ses relais médiatiques et ses intermédiaires pacificateurs tel que l’ASSFAM, s’est empressé de dire que ces morts étaient de cause « naturelles » : ces bâtards se déchargent du poids immense de la responsabilité d’un tel drame. C’est à vomir. En prison, en CRA, au travail, on ne meurt pas de mort « naturelle ». On meurt tué par la prison, le CRA, le travail.
L’ASSFAM est l’organisme qui veille à foutre les sans-papiers au travail. C’est le relais de l’État qui garantit la misère, le sourire aux lèvres. Ne laissons pas ce système, cette machine, fonctionner en paix, organisons-nous. Contre l’ASSFAM, contre les CRA, contre le travail, contre tout ce système qui nous trie, nous exploite, nous emploie et nous licencie, nous enferme, nous blesse, nous tue. Faisons leur la vie dure, devant Vincennes et devant les autres CRA, chez nous, au travail, à l’école, aux agences de l’ASSFAM et à celle des autres collabos, partout.
Les institutions se mettent en branle pour étouffer la colère avant qu’elle n’éclate, organisons nous pour la faire éclater, contre la machine à expulser, contre la machine à enfermer, contre la machine à faire travailler.
L’AG du Belvédère.
