Notre équipe s’est considérablement étoffée. De nouvelles plumes et sensibilités ont rejoint le projet, contribuant à élargir son propos. Nous gardons pour vocation de diffuser et susciter des paroles que tout condamnait à rester confinées derrière les murs ou dans la solitude des parcours psychiatriques, médicaux et/ou administratifs. De tisser du commun entre des vécus, pas aussi singuliers et peu partageables que l’institution voudrait nous le faire croire.
Pour nous il est évident que la psychiatrie contribue au maintien de l’ordre social. Mais ne s’intéresser qu’à elle seule laisserait entendre que nous avons à faire ici à un objet séparé. En effet ce que la psychiatrie révèle de la gestion sociale et de l’administration du « cheptel humain » nous paraît pertinent pour élaborer une critique du système médico-social. Un dispositif qui se resserre de plus en plus fortement à mesure qu’il s’applique sur les classes les plus pauvres, les plus dominées de la population.
Pour ce numéro, nous avons été une dizaine à écrire ensemble ou séparément, à relire nos textes collectivement, à les affiner au cours de discussions.