Avant de s’aventurer en manifestation, il est absolument indispensable d’anticiper les moyens de se protéger des violences policières. Que l’on soit favorable ou non à l’action directe en manifestation ou à la confrontation avec les forces de l’ordre, la protection et l’autodéfense sont une question indépendante de toute stratégie offensive, qu’on se doit d’aborder de manière pragmatique et rationnelle : en tant que personnes civiles, nous avons un plein droit au respect et à la conservation de notre intégrité physique.
Il n’y a jamais proportionnalité à partir de l’instant où des populations civiles (non équipées d’armes de guerre) font face à des forces armées (équipées de fusils et grenades).
L’État détient le monopole de la violence dite “légitime”, c’est donc lui qui fixe les règles et modalités de l’emploi de cette violence. Peu importe de savoir qui est à l’initiative de la violence à un temps donné, à partir de l’instant où l’on sait qu’une violence va potentiellement être exercée par les forces armées de l’État à l’occasion de tout moment de contestation politique. Etre seulement présent-e sur place ne constitue pas un délit, quel que soient les discours et les lois employées par les Autorités pour criminaliser et “démoraliser” les participant-es à une manifestation.
Se protéger est non seulement un droit, mais c’est aussi une nécessité vitale.
C’est pourquoi nous avons choisi de prodiguer un certain nombre de conseils en terme d’équipement.
Protections oculaires
En terme de normes pour les protections oculaires, il faut privilégier les verres en polycarbonate obéissant aux normes de résistance mécanique DIN EN 166 et DIN EN 170 suivantes :
Nota bene : il est assez rare de trouver dans le commerce des masques de protection avec l’indicatif de résistance mécanique AT, qui constitue la protection la plus efficace contre des impacts à haute énergie.
Que dit la loi ? – Le port de lunettes ou de masque de protection ne peut être interdit, sauf arrêté d’interdiction spécifique. L’interprétation aléatoire et souple du droit permet pourtant aux forces de l’ordre de poursuivre sur le fondement de la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 relative à l’interdiction de se dissimuler le visage.