Contre l’État raciste et les pseudo-féministes à son service : un cortège offensif et radical

Le samedi 23 novembre 2024 aura lieu la manifestation de la journée contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Nous appelons à nous réunir en cortège, pour dénoncer l’instrumentalisation raciste des VSS faite par l’État et incarner un féminisme radical, intersectionnel et anticarcéral !

On écrit ce texte suite aux réactions médiatiques et politiques très vives qui ont suivi le viol et le meurtre de Philippine Le Noir de Carlan, dans la nuit du 20 au 21 septembre 2024 dans le bois de Boulogne. L’occasion d’une critique de la société patriarcale ? En réalité, les thèmes abordés dans l’impressionnant battage médiatique n’étaient pas les violences sexuelles ou les féminicides. Les débats se sont centrés sur des questions bien plus chères au gouvernement actuel : l’immigration et l’expulsion des étrangers dits délinquants. Les médias et les politiques ont tourné en boucle sur l’origine marocaine de son meurtrier, sur sa précédente condamnation pour viol en 2019, et sur l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) non exécutée dont il avait fait l’objet. L’objectif ? Renforcer la figure de l’étranger délinquant, et passer des lois pour mieux contrôler, enfermer et expulser toutes les personnes que l’État irrégularise.

Cela s’inscrit dans un contexte plus général : en 2024, la loi Darmanin a élargi le champ d’application des OQTF aux personnes suspectées de « trouble à l’ordre public », motif qui relève de l’arbitraire complet des préfectures, de la police et de la justice. En octobre 2024, dans sa première circulaire aux préfets, Retailleau se vante que cette nouvelle disposition a permis d’édicter 2200 OQTF qui auraient été illégales avant la loi Darmanin, et demande aux préfets de renforcer la traque de personnes qui ne pouvaient pas être expulsées auparavant. Il annonce également une nouvelle loi immigration pour 2025, et l’allongement de la durée d’enfermement en centre de rétention administrative (CRA) de 90 à 210 jours.

On trouve ça dégueulasse que la principale conséquence de cette histoire, ce soit le durcissement de politiques migratoires déjà fondamentalement répressives et racistes. Faire de l’étranger le principal responsable des violences sexistes et sexuelles est un discours faux et dangereux. Il masque la réalité des VSS, qui sont réparties de façon égale selon la race, l’âge et la classe, et sont majoritairement commises par des proches. Dire le contraire, c’est ne pas se donner les outils pour lutter contre les violences patriarcales. Le discours médiatique et politique produit autour du meurtre de Philippine est un énième exemple de comment les VSS sont instrumentalisées pour servir un agenda raciste et carcéral.

On refuse d’être un pion au service de l’État et de ses politiques répressives !

Contre l’État et les féministes à sa botte qui nous veulent faibles et isolées, on revendique une réponse transféministe, intersectionnelle et anticarcérale : une réponse qui nous émancipe et nous autonomise.

Toustes dans la rue le 23 novembre 2024 pour un cortège offensif et radical ! Rendez-vous devant le Monoprix rue de Dunkerque dès 13h30.

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