Allemagne – affaire des « antifas de Budapest » : Nous nous sommes livré.es
Déclaration des sept antifascistes réapparu.es de la clandestinité
Nous nous sommes livré.es
En tant qu’antifasciste recherché.es, à cause de la procédure judiciaire à notre encontre, aujourd’hui nous nous sommes livré.es à la police, dans différents endroits d’Allemagne. Nous ne savons pas si les autorités allemandes vont nous extrader aux mains du gouvernement autoritaire de droite de la Hongrie. La possible volonté de nous extrader est l’expression d’une chasse aux antifascistes qui dépasse les frontières des différents pays. Les autorités allemandes, ainsi que les hongroises, sont prêtes à réprimer durement la pratique antifasciste.
L’accusation de tentative de meurtre, portée par le procureur général contre certain.es d’entre nous, est une escalade aux motivations politiques, dont le ridicule est difficile à égaler. Elle sert – comme l’accusation d’association de malfaiteurs – à dissuader la pratique antifasciste et à légitimer les interventions répressives. Il est évident que le mouvement antifasciste actuel n’a pas pour but de tuer des nazis et le procureur général le sait lui aussi.
Nous sommes solidaires de tou.tes nos coïnculpé.es, qu’ils/elles soient en prison ou dehors. Nous vous souhaitons beaucoup de courage, pour tout ce qui nous attend encore. Tout comme, ces deux dernières années, les autorités n’ont pas réussi à nous ôter notre liberté ni à nous mettre au pied du mur, elles ne réussiront pas, dans les années à venir, à briser nos convictions, à nous diviser ou à nous monter les un.es contre les autres. Nous sommes aux côtés de tou.tes les antifascistes qui luttent pour un monde libéré de l’oppression, de l’exploitation et de la violence. Ne vous laissez pas décourager par des situations souvent écrasantes !
Nous remercions tou.tes celles/ceux qui nous ont soutenu.es sur notre chemin jusqu’ici. Votre solidarité et votre attitude nous donnent du courage et de la confiance pour tout ce qui nous attend.
Quelques antifascistes réapparu.es de la clandestinité
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Une première déclaration sur les évènements du 20 janvier 2025
Budapest Antifascist Solidarity Committee / lundi 20 janvier 2025
Aujourd’hui, le 20 janvier 2025, certaines des personnes accusées dans l’affaires des « antifas de Budapest », jusqu’à présent introuvables, se sont livrées aux autorités répressives. D’autres n’ont pas pris part à cette démarche.
Pendant près de deux ans, ces mêmes autorités ont harcelé et espionné les accusé.es eux/elles-mêmes, leurs proches et leur entourage, en essayant de les mettre au pied du mur. Avec des avis publics de recherche, relayés par les médias et les autorités, plus de vingt perquisitions domiciliaires et descentes des unités spéciales d’intervention de la police, des surveillances et des tentatives de trouver des balances, de la part des services de renseignement, elles ont épuisé tout l’éventail des mesures policières et judiciaires employés depuis des années contre le milieu de gauche.
En plus, il y a la menace d’une peine allant jusqu’à 24 ans de prison, l’enlèvement de Maja vers la Hongrie et l’accusation de tentative de meurtre pour Hanna, ce qui a entraîné une escalade constante de la situation.
Malgré cette manière d’agir de l’État, la décision de se livrer ne doit pas être comprise comme une faiblesse des accusé.es ni comme une capitulation devant les enquêteurs. Mais plutôt comme une étape autodéterminée vers un nouveau chapitre de cette affaire. Comme la clandestinité, aussi la décision d’aller en prison peut être politique – non pas de gaîté de cœur, mais elle peut être choisie par soi-même. Car la prison aussi a toujours été, dans l’histoire du mouvement de gauche, un lieu de confrontation, de luttes politiques et sociales.
Nous ne voulons pas participer et ne participerons pas à des spéculations sur les motivations personnelles des accusé.es et nous vous invitons à faire de même.
Nous vivons dans un monde qui rend nécessaire la pratique antifasciste. Dans un monde où, en tant que mouvement, nous devons toujours décider d’agir contre ces conditions. Dans un monde qui nous oblige parfois à prendre des décisions difficiles et dans lequel il n’y a pas de solution idéale. Ces deux dernières années, pour les accusé.es c’était soit la taule soit la cavale. C’est à elles/eux seul.es de décider quel chemin est le bon pour eux/elles.
Nous pensons aux accusé.es, à leurs proches et à leurs ami.es avec une pleine solidarité et avec empathie.
Nous ne vous laisserons pas seul.es.
Jusqu’à ce que vous tou.tes soyez à nouveau libres, jusqu’à ce que toutes les prisons soient réduites en ruines et cendres.
Liberté pour tou.tes les antifascistes emprisonné.es et en cavale !