Putes en galère, putes en colère

Ceci est un texte rédigé et distribué par des putes de Toulouse pour la journée de grève et de la journée internationale contre les violences faites aux travailleuses et travailleurs du sexe le 17 décembre.

Aujourd’hui, nous sommes le 17 décembre, journée internationale de luttes contre les violences faites aux travailleuses et travailleurs du sexe (TDS).
C’est aussi une journée de grève nationale en fRance. Il est assez rare de voir des cortèges de travailleuses travailleurs du sexe, n’est-ce pas ?

Cette fois-ci, on est là. On en a marre que notre travail ne soit pas considéré comme tel de la part de l’État, des abolitionnistes et finalement de la plupart des concitoyens. Cela a des répercussions énormes sur nos conditions de vie et nos conditions de travail. Dans la rue et sur Internet.

À Toulouse, la situation a atteint un niveau surréaliste.

« Selon un adjoint au maire : “Les arrêtés antiprostitution sont une réussite”, bien que les riverains, entre espoir et fatalisme doutent de l’efficacité du dispositif. »
La prostitution, pour riverains et élus, serait donc un mal, une nuisance à supprimer de nos belles rues proprettes.
C’est pratique pour déshumaniser les travailleuses. Pour nier, invisibiliser une réalité sociale bien différente.
À quelques mois des élections municipales (le 25/10) la mairie de Toulouse signe un nouvel arrêté antiprostitution pour les quartiers des Ponts Jumeaux, Minimes et la Salade. À la suite duquel une descente de police a eu lieu et 28 TDS de rue ont été verbalisées.
Considérées comme délinquantes donc, dans un pays où le racolage est pourtant légal.
Et le harcèlement policier ne s’arrête pas là. Partout en fRance, la mise en application de la loi de pénalisation des clients a compliqué les relations avec les keufs, instaurant un climat de traque et de contrôle pour les personnes travaillant en rue.

Les travailleuses et travailleurs du sexe sont les victimes privilégiées des agresseurs parce qu’elles sont stigmatisées et marginalisées par des lois répressives qui leur donnent un sentiment d’impunité généralisé.

« La stigmatisation entraîne également des violences de la part des riverains tels que des humiliations, insultes, dégradations des camionnettes, jets de projectiles. Chez les TDS exerçant en appartement via Internet, les constats sont globalement les mêmes. Conscients des risques liés à leur criminalisation, les clients négocient plus souvent les pratiques et les tarifs. Nous constatons une augmentation des vols avec violence et des braquages en appartement  », selon le Syndicat des travailleuses et travailleurs du sexe (STRASS)

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