Où sont les migrant(e)s ?

Découverte de l’ignorance de nos gouvernants face aux migrants, suite à l’expulsion des migrant-e-s du Lycée Jean-Quarré. Récit d’une personne solidaire et questionnement sur la fiche « Accompagnant ».

Comme on le sait, l’actualité de ces derniers mois qui déchaîne les pensées est l’arrivée massive de réfugiés sur le sol européen.

L’Europe n’ayant aucune législation commune quant à l’intégration de ces populations, c’est donc au bon vouloir de chaque État, avec les dérives que cela peut engendrer, comme la réaction de la Hongrie qui n’a pas attendu longtemps, pour fermer littéralement sa frontière en construisant un mur le long de celle-ci .

J’ai donc décidé de donner ce qui me restait comme temps, ne sachant ou aider, je me suis mis a chercher sur internet. Je me suis souvenu d’un groupe de migrants expulsés de force en juin dernier du parvis de la halle Pajol dans le 18e. Cette évacuation avait été très musclée et certains représentants politiques présents sur place en avaient fait le relais dans les médias.

Après un petit moment, j’ai retrouvé la trace de ces personnes dans le lycée Jean Quarré dit « Maison des Réfugies », dans le 19e.
Le premier sentiment qui m’a pénétré en arrivant dans la rue du Lycée était une atmosphère joyeuse, car l’école voisine était dans la cour de recréation. Je suis rentré dans le lycée par la cour ; certains jouaient au foot ou au basket, pour simplement passer le temps. À la recherche de quelqu’un qui pourrait me renseigner sur les associations œuvrant ici, ou des personnes représentants le « foyer », j’ai rencontré des gens du « comité de soutien des migrants de la Chapelle », des anonymes venus donner des cours de français et des voisins venus parler, échanger avec ces gens, à qui il ne reste plus grand-chose.
Dans ce microcosme improvisé, tout s’organise, et tous ont un but : rejoindre des proches, changer de vie, fuir des dangers !! Mais tous ont ce point commun, d’être arrivés là au lycée Quarré.

Les nationalités se mélangent, même si dans les dortoirs, d’anciennes classes où ils s’entassent à 20 ou 30, les affinités se créent surtout du au pays d’origine. Ils sont en majorité Érythréens, Irakiens, Soudanais ou Afghans. Au détour des rencontres et des discussions, on sait pourquoi ils sont ici tous ensemble mais chacun a sa propre histoire, qui pour certaines me bouleversent encore.
Ils s’organisent, aidés par des gens ; de collecte de nourritures en collecte de vêtement, ils subviennent à leurs besoins. Avec les cours de français, ils apprennent notre langue pour faciliter leurs démarches administratives qui risquent d’être longues et qui vaudra à la personne les aidant, le droit d’être inscrite sur une liste nationale via un formulaire « Fiche Accompagnant ».
Ce formulaire se rapproche d’un listing des personnes actives et militantes. Quel souvenir !!!

L’expulsion du lycée a été décrétée fin octobre, certains des hommes vivant ici auront subi plusieurs expulsions à répétitions, du campement de la Chapelle a la halle Pajol, de la halle Pajol à la Maison des réfugiés et de la Maison des réfugiés vers on ne sait où.

Que font les politiques de Paris et du 19e en particulier ? Est-ce obligatoirement aux citoyens de palier les manquements de nos gouvernants ? L’immigration n’est-t-elle pas source de richesse pour notre pays ? Alors accueillons ces hommes et ces femmes avec la dignité qui s’imposent à eux ! Sachez que le jour où nous ne donnerons plus de droit d’asile, c’est que nous vivrons en prison !

Mots-clefs : migrants
Localisation : Paris 19e

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