Tract diffusé à la fin de la manif devant le 86 rue de la fédération à Montreuil.
Assemblée aujourd’hui 2/11 à 19H !
TIENS TIENS, MAIS QU’EST-CE QUI S’PASSE ICI ?
Salut ! Ce bâtiment est occupé depuis plus de 2 jours. Vous y êtes bienvenu⋅x⋅e⋅s ! C’est le tout début, l’occupation n’est pas encore « protégée » par une procédure juridique. Mais on veut vous montrer le bâtiment pour pouvoir se projeter dedans ensemble ! Avant d’entrer, sachez que les flics ou les proprios peuvent venir expulser à tout moment et il peut y avoir des arrestations. Ici, le proprio c’est SPIB 2C, c’est le bureau immobilier et sureté des finances publiques. Entre autre, il définit, coordonne et anime la politique immobilière de la direction générale et peut conclure l’exécution de marchés publics. Rien que ca...
Et autant dire que pour nous c’est un beau pied de nez de squatter ce batîment et d’y faire vivre des activités loin de leur logique de gestion étatique et marchande de l’habitat.
Si il y a bien un quartier à Montreuil où on peut parler de gentrification c’est celui de Solidarité Carnot ! Collé à Vincennes, il y a en effet bien longtemps que ce quartier est un des plus chers de Montreuil (qui pour rappel est la troisième ville la plus chère de France à l’achat...) où se côtoient jeunes cadres dynamiques et riches propriétaires de tous âges !
On ne peut que se féliciter de venir chambouler cet équilibre et amener de la conflictualité ici. Détruisons la ville des riches !
Malgré ce contexte, des squats ont pu y voir le jour ces dernières années, on pense notamment aux copaines du 142 et 144 de la rue de Montreuil qui se sont fait salement expulsés il y a tout juste un an, quelques jours avant la trêve ! On pense aussi aux personnes qui habitent au 96 bis de la rue de Vincennes !
OUI MAIS C’EST QUI NOUS ?
Nous, c’est des personnes différentes qui se retrouvent autour d’envies partagées de lutter. Ouvrir ce squat a été un processus collectif de plusieurs mois, si ce n’est plus d’un an. À la fin du Marbré (squat d’organisation politique à Montreuil, expulsé au printemps 2022), on s’est réuni⋅x⋅e⋅s autour de l’envie d’un nouveau lieu d’organisation politique.
« Nous » c’est des personnes qui ont en idéal une transformation radicale du monde : le renversement des rapports de domination qui structurent notre société, et à plus petite échelle, la transformation des rapports directs entre les gens. On fait de ce lieu un espace ouvert sur nos projets de luttes. Par exemple, nous agissons contre l’enfermement : centres de rétention administrative, prisons, hôpitaux psychiatriques et contre toutes les cages, qui enferment animaux humains et non-humains, et contre les entreprises et les gens qui en bénéficient. Nous sommes contre les frontières qui contrôlent, trient et tuent. Contre l’État qui régit nos vies. Contre les maillons de la chaîne pénale : police, justice, prison, psychiatrie, qui nous isolent, humilient et répriment. On lutte contre le cis-hétéro-patriarcat qui nous écrase et nous violente. Contre les logiques qui mettent la vie urbaine sous contrôle, nous excluant violemment de nos espaces - comme la gentrification, les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.
Face à tout ça, on souhaite créer des espaces de sociabilisation pour faire vivre des luttes politiques, pour nos rages et nos joies.
JE VOIS, UN SQUAT AUTONOME POUR S’ORGANISER, VOUS DÎTES ?
On a besoin d’un espace pour se rencontrer, discuter, expérimenter, briser l’isolement dans lequel nous maintient la société libérale capitaliste. Nos manières de mener nos luttes et de créer nos relations au quotidien doivent tendre vers l’émancipation ; pour la destruction de toutes les dominations. On veut que les activités du lieu soient sans hiérarchie, sans chefs, ni spécialistes, et en dehors de structures institutionnelles. Élaborer ensemble, sans pour autant tout faire ensemble. On veut aussi qu’il soit possible de s’organiser en mixité choisie, à partir d’une oppression partagée.
On fait face au monde en partant de nous-mêmes, dans la survie et dans la révolte qui se rejoignent à plein de moments. La débrouille est politique. Cet espace permettra de tisser de l’entraide et de la solidarité qui sortent des logiques institutionnelles, marchandes et de charité humanitaire.
Ce nouveau squat se veut être un espace d’auto-organisation autonome et anti-autoritaire, comme il en existe déjà de nombreux et comme on espère qu’il en fleurira plein d’autres ; pour détruire la propriété et affaiblir l’État.
HMMM, ET QU’EST-CE QU’ON VA BIEN POUVOIR FAIRE LA DEDANS ?
On n’est pas juste contre des réformes (lois sur les retraites et le RSA, loi Kasbarian contre les locataires et les squatteurxes, loi Darmanin contre l’immigration). C’est le travail et tout le système d’exploitation qui foutent la rage, et qu’on veut détruire.
Ici, on veut accueillir des assemblées, discussions politiques, réunions de collectifs, moments collectifs avant et après manifs, organisation d’actions. On veut mater des films au ciné-club, faire des ateliers auto-organisés, des cantines et soirées de soutien, et manigancer des ouvertures de squats. Ici, on veut faire des pizzas, du pain et des sorties anti-pub.
Ce squat s’adresse à toutxes celleux qui veulent rejoindre ou sont déjà dans des luttes, celleux qui portent des idées de transformation radicale de la société sur des bases horizontales.
Y’aura une assemblée publique régulière pour se rencontrer et parler de l’actualité de nos luttes, échanger sur nos pratiques, où on décidera ensemble par la discussion de ce qui se passe dans ce lieu.
Si ça vous parle, vous êtes les bienvenu⋅x⋅e⋅s !
Cœur sur vous, et à très vite !
Banderole déployée hier dans la cour du squat :
« Solidarité avec les antifascistes en Grèce, force à la compagnonne V. La solidarité est notre arme - mort aux flics et aux fascistes »