Migration : richesses et espoirs, gestion et répression

Projection d’extraits d’Ellis Island de Perec et Bobec et discussion autour de la question de la migration et de sa gestion, le mercredi 10 mai à 19h aux Fleurs Arctiques, 45 rue du Pré Saint-Gervais dans le 19e. Des propositions de lecture avant la discussion seront bientôt disponibles sur le site.

À travers une enquête de Zo d’Axa de 1902 sur Ellis Island (USA), mais aussi à travers un texte et un documentaire de 1980 de Georges Perec et Roger Bobec sur cette « île des larmes » (mais aussi « de l’espoir ») qui servit de porte d’entrée, et surtout de centre de tri, de contrôle, d’intégration et de normalisation des migrants qui cherchaient à accéder au « rêve américain », nous essayerons de discuter de ce qu’est, en profondeur, la migration. Que veut dire être « étranger chez soi » ? Qu’est-ce que vivre sous la menace de l’expulsion, de l’enfermement, avec le racisme, dans un monde où le migrant ne peut être autre chose qu’un « travailleur », un élément de la « main d’œuvre » dont « on » (le « on » gestionnaire) a besoin un jour, et qui peut être en trop le lendemain. Comment fonctionnent ces politiques modernes de gestion des populations et de leurs déplacements dont Ellis Island peut représenter un exemple historique important et fondateur pour les politiques migratoires actuelles. Comprendre Ellis Island, c’est aussi comprendre la gestion des flots de migrants qui traversent aujourd’hui la méditerranée, triés aux frontières de l’Europe (Grèce, Espagne, Italie) comme on l’était à celles des USA, soumis au même arbitraire d’une gestion de masse organisée par les États et mise en œuvre par leurs relais, qu’ils soient répressifs ou humanitaires. C’est aussi comprendre que cette gestion passe fondamentalement par le développement des formes d’enfermement administratif – Ellis Island c’est aussi un camp dans lequel on peut ne passer que quelques heures, plusieurs jours ou un mois, dans lequel on peut perdre la vie à cause des conditions déplorables dans lesquelles les humains sont traités comme du bétail. C’est donc se questionner sur les phénomènes massifs d’« encampement » des population pour mieux pouvoir les contrôler et les répartir au gré des besoins, qu’il s’agisse de fixer, déporter, exterminer, des camps de migrants aux camps humanitaires, sanitaires, et autres appellations bureaucratiques.

Pour nous qui nous sentons étrangers de partout, il s’agit d’interroger, aussi, les rapport que nous pouvons entretenir avec les frontières qui nous enferment, les nationalités et les papiers qui vont avec, autant d’éléments – agissants – qui entravent la liberté de tout un chacun, impliquant des formes de contrôle qui nous concernent tous et toutes à différentes échelles.

Pour consulter les suggestions de lecture et le programme de la soirée : lesfleursarctiques.noblogs.org

Localisation : Paris

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