Lettre du compagnon Giannis

Lettre de Giannis Michailidis, prisonnier anarchiste et compagnon de Nikos Romanos à la prison de Korydallos en Grèce, à propos du mouvement de solidarité exceptionnel se déroulant à l’extérieur de la prison.

J’écris ces lignes pour exprimer toute mon émotion causée par l’activité solidaire large et polymorphe des compagnons en-dehors des murs.

Pas juste parce qu’elle a dépassé toutes mes attentes en termes d’amplitude, d’inventivité, d’organisation-coordination, de ténacité et d’agressivité, avec des occupations de bâtiments clés étatiques et capitalistes, de stations radio et télé, des rassemblements organisés et des manifestations dans presque toutes les grandes villes du territoire, des attaques contre les forces de répression et des actes de guérilla en tout genres. Car c’est ce qui brise la solitude de ma cellule et me fait sourire, parce que mardi soir je n’étais pas enfermé, j’étais parmi vous et je sentais la chaleur des barricades enflammées.

Car quel que soit le résultat, l’existence même de ce front de lutte est une victoire en soi, tant pour sa perspective immédiate que pour l’héritage qu’il laisse.

Je sais très bien que les milliers de compagnons impliqués dans cette bataille qu’a commencé Nikos, ayant nombre de problèmes mais une forte détermination, ont des différences immenses quant aux conceptions et pratiques de lutte autant entre eux qu’avec nous. Néanmoins, c’est au sein de la diversité que fleurit l’évolution. C’est exactement le sens de la solidarité anarchiste, elle rejoint sans s’identifier, elle s’unit sans s’homogénéiser. Et quand elle est orientée dans l’action, elle arrive à ses fins.

Lu sur Base de données anarchistes

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