Les travailleuses du Hyatt Vendôme font céder la direction. Au Hyatt Madeleine, la grève continue

Après seulement 5 jours de grève, la direction du Hyatt Vendôme a cédé à la plupart des revendications des 160 travailleuses, femmes de ménage embauchées à travers la boîte de sous-traitance Luxe et Traditions : elles (et ils) ont toutes été augmentées de 380 à 420 euros par mois, et le paiement de 50% des jours de grève.

La direction refuse toujours d’intégrer ces sous-traitées aux salariés du Hyatt.

Victoire historique pour certains, cette « facilité » à faire céder la direction (là où les grèves se durcissent, durent, et où les revendications sont de plus en plus désespérées) ne vient pas de nulle part. Entre autre :

  • Les travailleuses du Hyatt avaient suivi une grève de deux semaines en 2013. Elles avaient gagné le paiement d’un 13e mois, l’amélioration des conditions de travail et le paiement des heures sup’ non comptabilisées.
  • En février, une grève de seulement 3 heures pour la rembauche d’une salariée et le retour sur une dégradation des conditions de travail et des primes
  • 49 travailleuses avaient attaqué, en juin dernier, le Hyatt Vendôme aux prud’hommes.

À cela s’ajoute les grèves dures et les victoires dans l’hôtellerie, en particulier dans l’hôtellerie de luxe, au Lutetia en 2013, la dure lutte des femmes de chambre du Novotel des Halles, ou encore celle dans les hôtels Première Classe et Campanile du Pont de Suresnes, qui est filmé dans « On a grèvé ».

Si les luttes dans l’hôtellerie sont tant victorieuses, c’est certainement en raison du gouffre qui sépare le luxe affiché et la précarité des travailleuses. C’est également une question de compromis : le Hyatt cède sur les salaires, pour mieux couvrir le sexisme et le racisme au sein de l’établissement, comme ce viol d’une femme de chambre.

L’autre point, certainement, est l’affaiblissement de l’emprise de la CFDT, qui pratique la co-gestion patronale, au sein de ces établissements, et la libération de la parole et de la rage de ces travailleuses, qui permet une solidarité certaine entre exploitées.

Au Hyatt Madeleine, la grève elle continue. La CGT appelle à venir soutenir les piquets de grève des travailleuses, tous les jours de 8h30 à 16h, au 26 bd Malesherbes, métro Saint-Augustin ou Madeleine.

Localisation : Paris 8e

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