La S.I.P. séquestre des squatteur-euses.

La Société Immobilière Picarde, un chouette bailleur social qui vide ses immeubles et les détruit afin de construire des petites maisons de bourgeois pour les cadres de la future annexe de la BNF, a décidé de séquestrer des squatteur-euses.

Le 11 juin a été une journée de visibilisation pour le nouveau bat « le dis’SIP’pé ». Tout était à la joie avant que deux camions de porcs débarquent en menaçant de tout défoncer au bélier (nos gueules aussi) en mode « fuck l’état de droit ». Dommage pour les fascistes, qui partent bredouilles sous la pression pop (des proches, voisins et syndicats s’étaient rendus sur les lieux).

Mais il n’y avait pas que des porcs ce jour-là, il y avait aussi leurs maîtres, en costard, accompagnés de leur arsenal juridique. Ils tenteront même de nous intimider une dernière fois après qu’on ait crié de joie au départ des keufs (iels pensaient qu’on avait commis une voie de fait sous leurs yeux…).

La vie de squatteur-euse suivait son cours, et plutôt bien. Pas de Kasbarian, assignation au tribunal le 22 juillet. On trouvait que l’assignation était rapide. Mais pas assez pour la SIP, qui a décidé de nous séquestrer dans le bâtiment.

Le matin du 4 juillet, on entend de tout. Des disqueuses, coups de marteau, etc. Mais rien d’alarmant, le Dis’SIP’pé, c’est 1 immeuble squatté sur les 5 immeubles de 8 appartements vides (il y a un 6e immeuble, encore habité par une personne âgée qui refuse de partir). On pensait qu’ils sur-protégeaient leur coquille vide par peur que la fourmilière de squatteur-euse s’étende.

Mais on était encore loin de la réalité. Des copaines vont alors entamer un dialogue avec les agents de la SIP. Pas de bol, les costards sont au chaud (du moins au frais) pendant que les ouvriers essaient de murer à toute vitesse les derniers éléments non condamnés, dont nous. Après un échange notifiant que le bâtiment est squatté, le chef d’équipe de la société qui nous mure, donne l’autorisation à sa team de ne pas nous murer définitivement.

Nouvelle péripétie, au réveil, le 5 juillet, on découvre que la SIP a envoyé quelqu’une (des ouvriers sans doute) au petit matin pour souder notre porte d’entrée. Impossible de sortir pour la personne à mobilité réduite. Tandis que les autres doivent escalader la grille d’1 mètre devant leur fenêtre, devenu le seul accès au bâtiment.

Drôle de victoire de ne pas se faire séquestrer entièrement (pensée à la PMR qui, iel, est vraiment séquestré-e). Pendant un échange avec les ouvriers maçons, un.e des squatteur-euses se fera menacer de recevoir 2 coups de fusils par un passant, visiblement fan du fasciste qui a tué un squatteur en Seine-Saint-Denis.

Solidarité à tous-tes celleux qui luttent contre le fascisme, à tous-tes celleux qui le subissent.

Pensée à Amar assassiné le 29 juin à Bobigny.

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