En avril 2024, en pleine période des commémorations officielles du génocide des Tutsis au Rwanda, des éléments de communication élyséens circulent dans la presse : Emmanuel Macron serait sur le point d’annoncer que la France « aurait pu » arrêter le génocide mais « n’en a pas eu la volonté » (Le Monde 04/04/2024). Finalement absent de la cérémonie à Kigali, le président français a fait diffuser une vidéo dans laquelle il reste figé sur les mots prononcés du bout des lèvres en 2021 : il ne parle que du génocide des Tutsis du point de vue historique, et esquive tout ce qui concerne le rôle de la France et la justice [https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/la-france-et-le-genocide-des-tutsis/article/xxxemes-commemorations-du-genocide-des-tutsis-macron-esquive-encore-la].
Cette séquence a eu le mérite de révéler les attentes du public envers la reconnaissance officielle du rôle de la France dans ces crimes contre l’humanité qui persistent au-delà des conclusions du « rapport Duclert », et de mettre sur le devant de la scène le malaise éprouvé par les autorités françaises sur le sujet.
L’association Survie organise un temps de réflexion le 16 novembre 2024. Pendant une journée, il s’agira d’interroger le traitement juridique des accusations de complicité de génocide envers l’État français. En faisant dialoguer témoignages et analyses légales et scientifiques, les développements récents dans les affaires judiciaires et les faits qu’ils établissent nous permettront d’interroger les fondements de la complicité dans le droit français.
Affaire Didot-Maïer, zones d’ombre dans l’attentat du 6 avril, dossier des mercenaires français Paul Barril/Bob Denard, livraisons d’armes, massacres de Bisesero et opération Turquoise, discours négationnistes... Le programme et les intervenant.e.s seront annoncés prochainement.
Nous espérons vous retrouvez nombreuses et nombreux à Paris le 16 novembre prochain !
Le samedi 16 novembre 2024 - 09h00 - 18h00 - AGECA, 177 Rue de Charonne, 75011 PARIS
Survie est une association qui lutte contre le néocolonialisme français en Afrique sous toutes ses formes, la Françafrique. Elle milite aussi autour de situations toujours coloniales comme en Kanaky Nouvelle-Calédonie ou à Mayotte.