- 21h : Grosse tentative de désinformation de la pref« selon laquelle les flics seraient intervenus pour »porter secours à une jeune enfant se trouvant dans un véhicule en feu". La scène ne s’est pas du tout passée de cette façon : la voiture n’était pas en feu et aucun flic n’était présent à proximité, par contre des gens qui participaient au rassemblement ont effectivement mis à l’abri les occupantes d’une voiture à proximité d’une poubelle enflammée. Les flics se sont contentés d’inonder de gaz la zone à ce moment précis...
- 20h : Autour du Tribunal, les flics sont partout dans le quartier. Le métro et les bus sont toujours fermés. Les affrontements à proximité du tribunal se sont calmés. Le suivi prend fin pour le moment. Un compte-rendu et des récits de la journée seront publiés prochainement.
- 19h20 : Tirs tendus de lacrymos rue Sadi-Carnot et tirs en rafale de LBD40, les manifestants disent « trop de bavures », un flic leur répond « on aime ca ». Plus aucun transports sur place.
- 18H50 : Encore au moins 300 personnes sur la promenade Jean Rostand, des petits groupes éparpillés autour, toujours des flics et du gaz.
- 18h17 : Les flics chargent partout. Les gens se réfugient dans les bus pour se protéger des charges de flics.
- 18h15 : Tout le rassemblement est dans le gaz. Atmosphère irrespirable. Des affrontements ont lieu aussi vers la rue Pablo Picasso. Une voiture en feu.
- 17h45 : Suite à la tentative de départ d’une marche silencieuse de 600 personnes tous les transports sont bloqués. Des caillassages au niveau du métro. Un blessé à la jambe évacué. Environ 4000 personnes sur place.
- 17h35 : Les flics pointent au LBD40 depuis la passerelle.
- 17h20 : Tirs de flashball. Toujours autant de monde. Une voiture de RTL en feu.
- 17h15 : Affrontements sporadiques sur et autour de la passerelle. Un feu d’artifice vers la sortie du metro. Des face à face entre la BAC et la foule. Bris de vitres sur les locaux du conseil général et le Mac Do. La galerie commerciale est fermée.
- 17h05 : Des fusées et quelques mouvements de foule. « Flics, violeurs, assassins ». La foule charge les flics sur la passerelle.
- 17h00 : Beaucoup de gens des quartiers populaires, Bobigny et alentours. Les prises de paroles continuent.
- 16h30 : On peux accéder au tribunal en transports. Des prises de paroles s’enchaînent, toujours du monde qui arrive.
- 16h15 : Ça arrive de partout. Environ 2000-3000 personnes plutôt jeunes. On entend « les violeurs en prison » « flics violeurs, assassins ».
- 16h00 : Toutes les entrées du tribunal sont fermées par les flics. Un rassemblement de plusieurs centaines de personnes se forme sous la passerelle d’accès au tribunal, vers la sortie du metro.
- L’accès au TGI de Bobigny en transport en commun été coupé hier soir vers 22 h. Il est possible qu’aujourd’hui les transports ne desservent pas la station non plus.
Les quatre policiers accusés d’avoir frappé et violé avec une matraque Théo, un jeune homme de 22 ans d’Aulnay, en banlieue parisienne, ont été suspendus de leurs fonctions et mis en examen. Mais un seul l’est encore pour viol en réunion, les trois autres accusations ayant été requalifiées en violences volontaires.
Une manifestation de plusieurs centaines d’habitants du quartier populaire de la Rose des Vents, où s’est produite l’agression, s’est déroulée lundi 6 février. Aux cris de « Justice pour Théo », des mères du quartier, en tête de cortège, exprimaient leur colère : « On étouffe ici. Comment nos enfants vont continuer à vivre avec ça ? ». « Ça », c’est cette agression particulièrement barbare et humiliante. Et c’est aussi la conscience que l’attitude provocatrice de la police dans les quartiers populaires n’a rien d’exceptionnel.
Le racisme, les provocations, les contrôles répétés, les humiliations, voire la violence des policiers y font partie du quotidien. Certes, tous ne se conduisent pas en voyous racistes, mais les discours des politiciens, attisant la haine contre les immigrés ou ciblant les jeunes des quartiers populaires comme autant de délinquants, participent à donner aux policiers le sentiment qu’ils peuvent tout se permettre. La visite que Hollande a faite au chevet de Théo est bien peu de chose en face de l’attitude de l’État.
Les policiers agresseurs font partie de la BST, brigade spécialisée de terrain. Censées être des brigades de proximité, elles ont été armées et équipées sous le gouvernement Sarkozy, en 2010, pour se spécialiser dans l’intervention dans les quartiers difficiles. « Pour eux, être sur le terrain ça veut dire se comporter comme des cow-boys au milieu des Indiens », explique un jeune du quartier, qui travaille dans un collège du secteur et qui poursuit : « Ce n’est pas seulement l’attitude de la police, c’est l’absence de boulot, l’absence de justice qui fait qu’il n’y a pas d’égalité. »
La famille de Théo exige la justice pour le jeune homme, toujours hospitalisé après avoir été opéré suite aux blessures infligées par le policier. Elle peut compter sur la solidarité des habitants du quartier et au-delà. Un nouveau rassemblement se prépare pour samedi 11 février, à 16 h, devant le palais de justice de Bobigny.