Garde à vue et répression après l’occupation du siège de La Poste par les grévistes du 92

Les postiers et postières du 92 en grève depuis 15 mois ont occupé le siège national de la Poste dans la nuit du 14 au 15 juin. Les grévistes cherchent à forcer la direction à proposer un interlocuteur pour mettre en place des négociations et pour signer un protocole de fin de conflit. Elles et ils ont été évacué·e·s sans ménagement par la police. Depuis, un des syndicalistes de La Poste et un journaliste ont été placé en garde à vue. Un syndicaliste a tenté de mettre fin à ses jours.
Voici leurs communiqués et des vidéos de l’occupation.

  • Réunion du comité de soutien des postiers ce soir !

    Participez en masse au comité de soutien de ce soir ! C’est le moment de mettre le maximum de pression !!

    19h30 - Bourse du travail - Place de la République, Paris.

  • Lundi, un postier du 92 a tenté de s’immoler par le feu

    Lundi matin au centre de tri Paul-Vaillant-Couturier de Levallois-Perret (92), après un rassemblement de postiers et postières en grève, un homme s’est retranché dans un bureau de la Poste pour s’asperger d’essence et y mettre le feu. Heureusement, la personne s’en sort et est actuellement à l’hôpital sans que ses jours soient en danger.
    Nous reproduisons ici le communiqué de Sud PTT à propos de ce terrible drame bien évidemment en lien avec la grève de plus de 15 mois en cours chez les postiers du 92.

    Alors que, sur le fond, les désaccords à lever pour aboutir à la signature d’un protocole de fin de conflit n’ont jamais été aussi minces, la direction nationale de La Poste et la direction du 92 s’obstinent dans leur attitude de blocage total. Ils refusent de s’engager par écrit à ne pas entamer de poursuites disciplinaires contre les grévistes.
    La raison de cette radicalisation patronale n’est donc pas économique, mais totalement politique. La fédération Sud PTT a, à plusieurs reprises, alerté la direction nationale du Courrier sur le fait que cette attitude jusqu’au-boutiste pouvait aboutir à des drames.
    Malheureusement, les faits ont failli nous donner raison ce matin. Un rassemblement appelé par Sud Poste 92, dans le cadre d’un appel à la grève départementale, était organisé devant le bureau de Levallois. Un gréviste a failli commettre l’irréparable en tentant de s’immoler par le feu, après s’être enfermé dans une des pièces de l’établissement. L’intervention des pompiers a heureusement permis d’éviter le pire. Les jours de notre collègue ne sont pas en danger. Il avait auparavant déclaré à un militant de notre syndicat du 92 « le torchon brûle entre la direction de La Poste et Sud 92, mais il n’y a pas que ça qui va brûler ».
    Le lien entre son acte et la position de La Poste dans ce conflit est donc évident.
    Ce n’est, à notre sens, pas une coïncidence que ce grave événement se soit déroulé au moment où Gaël Quirante, responsable de Sud Poste 92, était en garde à vue, pour de soi-disant dégradations lors de l’occupation du siège de La Poste vendredi dernier.
    Une accusation qui s’est dégonflée comme une baudruche au vu de l’absence d’éléments venant appuyer cette thèse. Les griefs ont d’ailleurs été transformés en « violation de domicile ». Gaël a été libéré en début d’après-midi, sous les applaudissements des nombreux soutiens réunis devant le commissariat du 15e arrondissement de Paris.
    Cette opération, où la police a joué le rôle de bras armé de la direction de La Poste, n’entame bien évidemment pas la combativité des grévistes, bien au contraire.
    Dès lors, la seule option est que les dirigeants de La Poste rompent avec leur politique d’escalade, qu’ils s’assoient de nouveau à la table des négociations pour une sortie rapide du conflit. Alors que le procès de France Télécom devrait faire bouger les consciences, nous affirmons que, s’il advenait que l’attitude de blocage de La Poste
    conduisait à de nouveaux événements graves, celle-ci en porterait l’entière responsabilité.

    Paris le 17 juin 2019

  • Gaël Quirante est sortie de GAV lundi en fin de journée

    Le syndicaliste Gaël Quirante ainsi que le journaliste qui ont été en GAV dimanche matin sont sortis lundi en fin d’après midi.
    La police leur reproche des dégradations dans le siège national de La Poste, occupé dans la nuit du 14 au 15 juin. On a pourtant pu voir des images de policiers, masse à la main, détruire des portes et des cloisons. C’est en aucun cas le fait des grévistes.

  • Garde à vue prolongée pour Gaël Quirante. Nouveau rassemblement à 12h30 dans le 15e

    Ils sont venus chercher Gaël chez lui un dimanche à 6h et ils ont prolongé sa garde à vue au delà de 24h, ils ont aussi tenté de prendre Nordine, ils ont aussi mis en garde à vue toute la journée de dimanche un journaliste qui accompagnait les grévistes : l’état et la Poste franchissent toutes les limites, on ne peut pas laisser faire !

    Et s’ils font ça maintenant, ce n’est pas par hasard : ils veulent tenter de mettre un coup à la grève au moment critique, où La Poste tente de forcer les grévistes à signer un protocole qui laisse ouverte la possibilité de tous les sanctionner après le conflit.

    Ils ne veulent pas que les postiers du 92 donnent l’exemple d’une lutte victorieuse. Montrons-leur qu’en s’acharnant ils nous poussent à être encore plus nombreux et à arracher un protocole de fin de conflit !

    En plus du rv de mobilisation à 7h30 au 129, rue Marius Aufan à Levallois, venez nombreuses et nombreux au rassemblement à 12h30 au commissariat du 15e, 250, rue de Vaugirard, métro Vaugirard, où Gaël à été transféré.

  • Appel à rassemblement à Riquet à 18H30

    Un appel est lancé aux soutiens pour rejoindre le rassemblement toujours en cours devant le commissariat à 18h30 !

  • Le rassemblement continue jusqu’à la libération

  • 80 personnes devant le comissariat du 19e pour soutenir Gael Quirante

    Il serait accusé de dégradation (accusation qui va de la destruction d’une voiture à coup de masse à la pose d’un autocollant sur une vitrine). Les flics sont venus le cueillir chez lui à 6h du matin (coucou c’est dimanche). Ils ont essayé aussi de chopper un autre postier chez lui mais malheureusement pour les flics il n’était pas chez lui. Chou blanc !

  • Le postier et syndicaliste Gaël Quirante en garde à vue pour activité militante : rassemblement ce midi !

    Gaël Quirante, postier des Hauts-de-Seine et délégué syndical, déjà licencié par La Poste pour ses activités militantes, a été arrêté et placé en garde à vue. Un rassemblement de soutien est appelé ce dimanche à midi devant le commissariat de la rue Riquet, Paris 19e (3-5, rue Riquet, métro Riquet).

    Communiqué de Sud PTT :

    Libération immédiate de Gaël Quirante !
    Nous venons d’apprendre que notre camarade Gaël Quirante a été placé en garde à vue, dans le commissariat du 19e arrondissement de Paris. Selon les informations que nous avons pu recueillir, son interpellation serait liée à ses « activités ». En langage policier, cela signifie que Gaël a été arrêté en raison de son militantisme. Cette interpellation a lieu dans un contexte où La Poste refuse de s’engager sur l’absence de procédures disciplinaires contre les grévistes du 92. Un refus d’autant moins compréhensible qu’il reste peu de chose pour aboutir à la signature d’un protocole de fin de conflit. La seule solution pour sortir du conflit passe par un changement d’attitude de la direction de La Poste, qui doit réouvrir les négociations.

    Nous demandons la libération immédiate de Gaël Quirante et l’abandon de toutes les poursuites judiciaires contre les militants de Sud Poste 92.

    Sud PTT appelle au rassemblement à partir de 12h au 3-5, rue Riquet (Paris 19e, métro Riquet).

    Paris le 16 juin 2019

Les grévistes du 92 ne quitteront pas le siège national de La Poste sans une véritable négociation !

VOIR LE LIVE FACEBOOK du photo-journaliste NnoMan présent sur place.

Communiqué des grévistes :

Ce vendredi 14 juin, vers 23 heures, une centaine de grévistes de La Poste des Hauts-de-Seine et leurs soutiens occupent le siège national de La Poste. L’occupation ne sera levée que lorsque la direction acceptera de rencontrer les grévistes afin de discuter d’un protocole représentant un véritable compromis.

Après 15 mois de grève, La Poste s’est permis de poser un ultimatum aux grévistes : elle a annoncé qu’elle annulait toutes les avancées issues des négociations tenues pendant plusieurs semaines. Elle veut également se laisser la possibilité de sanctionner l’ensemble des grévistes et de leurs représentants. Après avoir subi pendant plus d’un an des paies à zéro euro, les grévistes n’acceptent pas ces méthodes extrêmes !

La Poste n’a qu’une idée en tête : infliger une défaite aux 150 postiers et postières des Hauts-de-Seine en grève contre la dégradation de leurs conditions de travail et contre les suppressions d’emplois, et ainsi dissuader d’autres postiers et postières de suivre leur exemple.

Les grévistes ont décidé de donner une réponse à la hauteur et de montrer au contraire que la lutte paie !

Vidéos : Les grévistes veulent un interlocuteur postal, pas des matraques

Intervention policière après plus de 14 mois de grève

https://www.facebook.com/sudposte.hautsdeseine/videos/318144939111370/
https://www.facebook.com/sudposte.hautsdeseine/videos/641671332975294/

Live du journaliste NnoMan

https://www.facebook.com/NnoMan/videos/603242840173742/

Donnez à LA CAISSE DE GRÈVE après plus de 14 mois de grève avec des paies à zéro euro à affronter la répression d’une direction qui refuse toute négociation :

  • Virement : sur le compte SUD POSTE HAUTS-DE-SEINE : IBAN FR76 4255 9100 0008 0033 2571 214
  • Chèques à l’ordre de SUD Poste 92, mention « solidarité grévistes au dos » à envoyer à SUD Poste 92, 51 rue Jean Bonal 92250 La Garenne-Colombes.

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