Nous ne pensons pas nécessaire de revenir ici sur les événements qui se sont produits le 7 octobre, car les inscrire dans une temporalité pertinente nécessiterait de rendre compte des 70 dernières années de colonisation israélienne et de résistance palestinienne. Nous regrettons de ne pas avoir pu nous organiser avec le degré d’ouverture qu’il se doit, puisqu’il nous faut donner de nouveau au mouvement anti-impérialiste qui a émergé cet Automne le cadre d’organisation qu’il mérite.
La situation ne nous laisse pas le choix : le génocide s’intensifie depuis la libération de 81 otages par les mouvements de résistance palestiniens ; une chasse au sorcière, républicaine et unanimiste, prend pour cible toute prise de position à la hauteur de notre solidarité effective pour le peuple palestinien à Gaza, en Cisjordanie, au sud-Liban, et dans le monde. Par ailleurs, si ses rejetons médiocres se sont fait piétinés à Romans-sur-Isère, la bourgeoisie impérialiste a complètement rétabli sur le débat public son hégémonie culturelle, que nous lui avions très lourdement contesté par nos luttes contre la réforme des retraites, puis au nom du petit frère de Nanterre. Pendant ce temps là, l’ennemi, sous la figure abjecte de Darmanin, avance ses pions, et plus que jamais, nous devons lutter pour des papiers et des logements dignes pour toutes et tous, et inscrire cette lutte dans une perspective anti-impérialiste conséquente. La gauche légaliste et parlementaire, déjà satisfaite d’elle même lorsqu’elle défend les droits les plus minimaux des immigré.es, ne le fera pas à notre place. C’est la même machine fascisante, l’État Français, qui exploite et réprime les immigré.es non-blanc.hes, qui emprisonne celles et ceux qui se sont insurgés pour venger Nahel, et qui défends les intérêts coloniaux et la politique génocidaire de l’état d’Israël. Nous connaissons l’ennemi, nous devons le combattre comme tel.
Des quantités impressionnantes de personnes se sont mobilisé.es pour manifester leur soutien inconditionnel envers la résistance palestinienne, le vote de la proposition de loi RN-LR sur l’immigration nous a toutes et tous laissé.es dans le même effroi d’impuissance, et Néron se gargarise déjà de faire de Paris la ville la plus sécurisée du monde cet été. Pourtant, les luttes ne se rencontrent pas, ou peu. Et pour cause : le dernier cadre réellement ouvert dans lequel a pu être discuté la direction politique du mouvement était une Assemblée Générale interfac en date du 15 novembre dernier, organisée par Révolution Permanente à l’annexe de la Bourse du Travail de Paris. Nous considérons comme une ignominie le fait de nommer des délégués par centre universitaire pour déterminer la direction politique du mouvement à huis clos, contrairement à ce qui avait été déterminé collectivement le 15 novembre à savoir la reconduction de ce cadre ouvert la semaine du 23 novembre. Il nous a fallu du temps pour réunir les conditions nécessaires à la reconduction d’un cadre comparable.
Effectivement, pour une lutte qui regroupe autant de personnes, avec de tels enjeux, les cercles fermés ne suffisent pas pour élaborer une stratégie et définir une direction politique, et le cadre adéquat dans cette tâche est alors le plus ouvert possible, rejoignable par tou.te.s, quelle que soit sa situation administrative auprès de l’Université ou d’autres institutions, et quelle que soit sa disponibilité ou son expérience militante. Nous vous donnons donc rendez vous aux Arènes de Lutèce, à partir de 17h30, ce vendredi 19 janvier. La discussion se tiendra bien-sûr en intérieur.
Paname Anti-impérialiste