Des centaines de personnes dorment dehors, sous la neige, dans les rues de Paris : ouvrons des lieux !

L’occupation à l’université de Paris 8 n’est qu’un début. Des centaines de personnes dorment dehors, comme les migrant-e-s du campement de Jaurès, par des températures glaciales, malgré les mensonges de nos élus. Les syndicats Sud Education Paris et la CGT Hôtel Dieu appellent à l’ouverture immédiate de lieux d’hébergements.

Ouverture immédiate de lieux d’hébergement pour les centaines de personnes encore à la rue !

Communiqué de Sud Éducation Paris

Des centaines de personnes, pour nombre d’entre elles et eux exilé-e-s, vont passer la nuit dehors, dans les rues de Paris, à même le sol, sur quelques cartons ou dans une tente de fortune. Après des chutes de neige importantes et une température très basse atteignant -8°C pour la nuit de mercredi.

Les communiqués de la préfecture, les sorties médiatiques de certain-es député-es ou les parades d’élu-es de Paris rivalisent de cynisme à compter en dizaines les nombres de places d’hébergement pourvus.
Il y a, à Paris, ce soir encore, des centaines de personnes qui dormiront dehors dans des conditions mettant leur vie en danger.

À Jaurès, sur les quais du canal St-Martin, ce sont des centaines d’exilé-e-s qui dorment dehors, dans des tentes et souvent le ventre vide, sous la neige. Une aide ponctuelle des services sociaux, des associations et des personnes solidaires ne saurait être à la mesure de la situation.

Ailleurs, dans Paris, d’autres campements se forment : à la porte de la Chapelle, sur le canal St-Denis ou à la porte de la Villette.
Quelles sont les raisons de cette mise sous le tapis d’une situation qui éclate aux yeux de tous ? Car il s’agit de migrant-e-s et que la politique à leur égard s’appuie sur un double discours ?

Aujourd’hui, jeudi 8 février, en refusant de prendre les mesures nécessaires, les pouvoirs publics jouent leurs politiques migratoires et en matière de logement sur la vie des centaines de personnes.

Que répondre à nos élèves quand ils et elles nous interrogent le matin, après avoir croisé ces campements en venant à l’école, au collège, au lycée : « Non, non, tu as dû rêver, il n’y a que 50 sans-abris à Paris, et ils ont tous été hébergés ! » ?

Que dire à celles et ceux qui dans nos classes dorment dehors ou dans une voiture ? « Tu fais partie des quelques malchanceux-ses qui n’ont pas pu être hébergé-es cette nuit ! » ?

Que faire quand celles et ceux qui ,pour ne pas crever dans la rue, décident de s’installer dans des maisons vides se retrouvent criminalisé-es et emprisonné-es (voir ici) ?

Face à cette situation, l’ouverture immédiate des gymnases ou autres bâtiments adaptés tels par exemple l’Hôtel Dieu est une urgence vitale.
Au-delà de l’urgence immédiate, notre revendication doit être un logement décent et pérenne et un accès à l’éducation gratuite pour toutes et tous !

Solidarité avec les migrant-e-s et les personnes sans-abris !

Paris, jeudi 8 février 2018

Face au grand froid ouvrez les portes de l’Hôtel-Dieu !

Communiqué de la CGT Hôtel-Dieu

Aujourd’hui et suite au plan grand froid la vie de milliers de sans logis à Paris et en Ile-de-France est en jeu.

Nos missions d’Accueil et d’Hospitalité pour les malades et les démunis sont les valeurs de l’Hôtel-Dieu de Paris depuis l’an 645... !

Et aujourd’hui, en cet hiver 2018. les grilles de notre Hôpital au centre de Paris restent dramatiquement fermées, de même qu’une dizaine d’unités vides de services de soins. Ce sont près de 300 places d’hébergements d’urgences supplémentaires qui pourraient être mises à disposition.

Au lieu de cela M. Le Directeur général de l’AP-HP. affirme qu’ « une centaine de places ont été proposées ». en fait il souligne ce qui a déjà été mis en place sur réquisition de la préfecture de Région en janvier 2018 (50 places), auxquelles il ajoute la quarantaine de places, pour les femmes en situation de précarité et après accouchement dans les Hôpitaux de l’AP-HP mises à disposition en janvier 2017.

Le compte n’y est pas M. HIRSCH : sur l’Aile B vidée à la suite des restructurations successives imposées par la Direction Générale de l’AP-HP, il y a bel et bien une dizaine d’unités et une crèche qui restent vides... y compris aujourd’hui jour de Plan Grand Froid !

Nous en appelons à Votre responsabilité, à celle des Elus de la Ville de Paris et des Autorités préfectorales pour que dès cette nuit du 7-8 Février 2018 et pour la période hivernale 2018 les places disponibles à Hôtel-Dieu soient réquisitionnées pour les hébergements d’urgence.

« Je veux que nous puissions offrir un toit à toutes celles et ceux qui n en ont pas »
(E. MACRON, 31 décembre 2017)

Face au grand froid, gardons notre solidarité hospitalière : OUVRONS NOSPITAUX !

Localisation : Paris

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