Compte-rendu de la marche antifasciste contre tous les racismes

Mercredi 28 décembre, à 18h, à l’appel de l’assemblée générale antifasciste, près de 500 personnes se sont retrouvées pour manifester contre tous les racismes et rappeler que Paris est antifasciste. Rapide compte-rendu de ce qui c’est passé, mais aussi de ce qui aurait pu être mieux.

En France, depuis plusieurs mois, la recrudescence des actes à caractère raciste contribue à renforcer le climat délétère. Les expulsions régulières des camps de migrants ou de Rroms, la traque que l’État met en place pour pouvoir les expulser, les groupes fascistes qui tentent d’occuper les universités, la répression touchant les quartiers populaires au quotidien, les crimes policiers racistes, la région d’Île-de-France qui décide de ne plus financer les études contre les discriminations, sont tant d’exemples qui ont poussé de nombreux individus et collectifs à s’organiser à deux reprises au sein d’une assemblée générale antifasciste.

L’envie principale était de pouvoir se retrouver dans la rue tous ensemble pour affirmer que Paris est antifasciste et que nous serons toujours là pour répondre aux racistes, d’où qu’ils viennent. Ainsi, le mercredi 28 décembre, dans le 18e arrondissement, devant l’église de Saint-Bernard, le rendez-vous était donné.

Rapidement de nombreuses personnes convergent, tout comme les flics qui ne sont pas très loin dans les rues avoisinantes. On attend une bonne demi-heure, peut-être un peu plus, puis on se compte et on capte qu’on est nombreux. Les banderoles sont déployées et on peut y lire : « Face au racismes, riposte populaire », « 2017 : Communisme ou barbarie », « Anto, Nico, Kara, Bagui et tous les autres ! » et « Paname Antifa ». Le cortège s’élance, environ 500 personnes, des slogans fusent : « Siamo Tutti Antifascisti », « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés », « Tout le monde déteste la police », « Face au racisme, riposte populaire », « Libérez Anto », « Tout le monde déteste les racistes » et pleins d’autres.

On tourne à gauche, direction porte de la Chapelle, quelques torches et fumigènes sont craqués, une bonne ambiance, deux trois tags par ci par là. On se retrouve dans le marché près de Marx Dormoy, mais les flics sont en place et nous attendent à chaque fin de rue, donc on fait marche arrière pour remonter vers Barbès. La rue Ordener s’ouvre à nous, le cortège a l’air plutôt confiant, même si les camions de gendarmes commencent à se rapprocher dangereusement, les slogans continuent à fuser, ainsi que les pétards qui dynamisent le tout. Tout d’un coup, à un croisement perpendiculaire, une charge de flics sur la tête de cortège et une des gendarmes par derrière disloque la manifestation. Pris de panique les gens courent dans tous les sens, une vingtaine de personnes sont prises dans une nasse un peu plus loin dans la rue Ordener.

Un bilan mitigé, car encore une fois, on a démontré que collectivement c’était possible de s’organiser pour prendre la rue, être nombreux, donner le ton à une manifestation, mais d’un autre côté le manque de coordination entre la tête de cortège et la fin de manifestation n’a pas permis de prendre les bonnes décisions dans l’itinéraire, qui aurait du finir à Charonne (lieu symbolique). On peut aussi souligner que la panique suscitée dans nos rangs par une ou deux rangées de flics jouent sur la solidarité du groupe, c’est-à-dire qu’à l’avenir il faudra davantage réfléchir à la manière de se déplacer collectivement, de réfléchir au trajet et à la communication interne pour que la manif dure plus que 40 minutes !

À notre connaissance, il n’y a eu aucune interpellation. Si vous en avez connaissance vous pouvez contacter la Coordination anti-répression de la région parisienne.

Une autre assemblée générale antifasciste sera sûrement appelée d’ici peu pour discuter des points positifs ou négatifs et des autres initiatives à mettre en place. L’information sera relayée dès que possible.

Note

Crédit photo : LaMeute.

Mots-clefs : anti-racisme | manifestation
Localisation : Paris 18e

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