Bilan de la répression suite à la manif du 31 janvier contre la réforme des retraites

La grosse journée de mobilisation sociale du 31 janvier a donné lieu à une vingtaine de gardes-à-vues suivies de 14 déferrements. Une personne est en détention provisoire en attente d’un procès qui aura lieu le 10 mars, deux autres personnes seront jugées le 13 février

Suite à la grosse journée de mobilisation sociale du 31 janvier, la legal team de Paris a suivi 21 gardes-à-vues. Elles ont occasionné 14 déferrements et au moins un classement sans suites.
Les déferrements ont débouché sur 2 comparutions immédiates, dont une s’est terminée par une détention provisoire (procès le 10 mars : lire ici pour les détails), 3 CPVCJ (convocation pour un procès à une date ultérieure et placement sous contrôle judiciaire) et 8 procédures dites « alternatives aux poursuites » pour lesquelles les interpellé.e.s ont écopé d’un « avertissement pénal probatoire » avec des sommes allant de 200 à 500€ à verser à une « association d’aide aux victimes », la « réquisition de leur téléphone au profit de l’État » et une interdiction de paraître à Paris sur des durées variables selon les personnes.

Parmi les CPVCJ, deux arrivent très rapidement : les camarades seront jugé.e.s lundi 13 février en 12e chambre au tribunal judiciaire de Paris (métro porte de Clichy dans le 17e arrondissement).
La justice a donc décidé d’être expéditive avec elleux, en leur laissant peu de temps pour préparer leur défense. On saura s’en rappeler et on invite déjà tou.te.s celleux qui le peuvent à venir les soutenir lundi 13 février à 13H30 en 12e chambre (les salles correspondant aux chambres sont indiquées sur l’écran numérique devant l’accueil du tribunal).

Dans de nombreux cas, les interpellé.e.s ont été signalisé.e.s (prise d’empreintes et photos, voire adn) sous la menace ou par la force. Des scènes d’une grande violence ont été rapportées. Alors même que des personnes présentaient des documents officiels attestant de leur identité, les flics les ont brutalisé.e.s pour procéder à leur fichage avec l’aval des procs.

À noter que l’avertissement pénal probatoire (APP) remplace le rappel à la loi depuis janvier 2023. C’est un durcissement net de la sanction arbitraire délivrée sans jugement par un.e. délégué.e du procureur. Nous y reviendrons très vite dans les détails, mais disons que ce nouveau machin, l’APP, suppose que vous ayez reconnu les faits (devant les keufs en gav), et normalement ne peut pas vous contraindre de payer quoi que ce soit ; mais c’est détourné, comme on le voit, pour nous imposer des stages bidon. La coord antirep et les avocat-es de la legal team ont toujours conseillé de ne pas respecter toutes les mesures scélérates que le proc décide d’imposer avec un rappel à la loi ; c’est pareil pour l’APP : interdiction de paraître, de manif, stages ou autres contraintes : ce n’est pas un délit de les refuser. Alors ne signez pas quand on vous présente un avertissement probatoire !

Au vu de ces témoignages, et pour préparer la journée du mardi 7 février, on vous incite à faire suivre les conseils suivants à vos proches et camarades :

pour faire face aux nouvelles formes de répression qui se systématisent, notamment l’avertissement pénal probatoire :

pendant la garde-à-vue, J’UTILISE MON DROIT AU SILENCE
pendant la garde-à-vue, JE LIS LES PV MAIS NE SIGNE RIEN
face au.à la délégué.e du procureur, JE NE SIGNE RIEN

Flics comme procs nous mettront la pression pour qu’on accepte et les avocat.e.s sont souvent tenu.e.s à l’écart de façon à ce qu’on se retrouve seul.e.s face à ce chantage.

Faisons tourner ces infos un maximum pour faire front contre leurs méthodes dégueulasses.

Localisation : Paris

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