Agression à la fête de l’humanité : Tenir la ligne face au sexisme et aux violences !

Dimanche 17 septembre 2017, au matin, sur la fête de l’Humanité, un militant a été agressé par un autre militant jeune communiste car il avait dénoncé son comportement oppressif à l’égard d’une camarade femme. Récit d’une féministe libertaire présente au moment des faits.

Dimanche matin, alors que je rejoignais des camarades sur la fête de l’humanité, j’ai pu assister à une scène qui en dit long sur le sexisme et la violence qui structure les organisations présentes sur cette fête !

Racisme, sexisme à la fête de l’humanité .. Rien de bien nouveau me diriez-vous tant tout est fait pour encourager les comportements oppressifs, souvent même de la part de militant.e.s tenant eux-mêmes les stands. Pourtant, cette agression n’avait rien a laissé au hasard tant elle fut violente.

Alors que je passais devant le stand d’une organisation de jeunesse bien connue pour ses cortèges unitaires et ses slogans (sic) face à la grande scène, j’ai aperçu un camarade que je connais passant près du stand. Alors que je voulais m’approcher pour le saluer, j’ai vu arriver quelqu’un dans un état de haine et de colère incroyable, en attrapant un autre à l’intérieur et lui crachant au visage. S’en est suivi un déferlement de coups de poing par le même individu et la tentative d’utiliser une bouteille de whisky vide laissée sur le comptoir.

Comme à chaque agression dans cette fête, et dans les autres espaces militants, aucune réaction des militant.e.s présent.e.s autour de la scène. Il aura fallu attendre de longues secondes que l’individu déchaîné veuille utiliser la bouteille pour que certain.e.s arrivent et le mette à l’écart, sans grande conviction.

Une agression comme tant d’autres dans une fête où il est de plus en plus difficile de passer du temps sauf que ... Sauf que des échanges entre les deux protagonistes j’ai compris que l’agresseur s’en prenait à l’autre individu car il avait dénoncé une agression qu’il avait commis auparavant. J’ai compris que les deux avaient des responsabilités au sein de cette fameuse organisation de jeunesse. Et j’ai surtout compris que chez eux, mieux vaut être agresseur sexiste que celle ou celui qui veut les dénoncer !

Cette agression a encore un fois prouvé la légitimité des violeurs dans les espaces militants. On peut se promener, être violent et, bien sûr, avoir des responsabilités au sein de son organisation.

Car le summum de l’histoire, c’est d’apprendre par la suite d’une camarade féministe, que cet homme est bien connu dans son département de la Seine-Saint-Denis et qu’il a été coopté « responsable » de son mouvement bien après la prise de connaissance du viol commis par les chef.fes de son parti et de son mouvement de jeunesse.

Cet épisode montre encore une fois de plus que nos corps, notre dignité vaudront toujours moins que leur enjeux de pouvoir.

Pour reprendre les mots d’une sœur qui résonnent (Allez tous vous pendre, vous nous rendrez service !) :
« Alors pourquoi (connard) quand une des tes potes se fait violer/agresser, t’es pas capable d’aller lire les textes féministes, qui sont nombreux dans ton milieu figure-toi. Pourquoi t’es pas capable de la soutenir. Pourquoi jamais tu te positionnes. Pourquoi tu restes dans ta chambre à croûter devant iaata. Et pourquoi quand c’est toi le violeur/l’agresseur, tu te sens toujours aussi légitime à zoner tous les espaces, à draguer d’autres meufs, à te justifier, à nier. Pour toi y’a rien à faire, va juste mourir. »

Je n’attend plus rien de ces organisations, vous montrez encore une fois votre lâcheté et votre mépris envers nous.

A nos corps et nos luttes.
On n’oubliera jamais

Feministement.

Note

Prompt rétablissement au jeune homme qui a reçu les coups de l’agresseur. Le combat continue, camarade.

Localisation : La Courneuve

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