Tout le monde déteste votre sale violence.
Sombres brutes. Vous et vos coups de matraques, vos tirs tendus à hauteurs de têtes, pour blesser, faire mal, arracher des yeux, provoquer des traumatismes crâniens, casser des os au nom de la démocratie...
Ce n’est pas du spectacle et nos manifs ne sont pas vos arènes.
« Un bon flic est un flic mort ». Ce slogan a pris sens dans nos têtes. Allez donc brûler, vous et vos supérieurs ! Et l’institution qui vous protège et vous couvre après vous avoir envoyé pour nous mater. Tous ces tocards en costume dans leurs tribunaux abjects, tous ces pitres qui se croient au théâtre, qui foutent nos potes en taule, qui nous remplissent de rage et d’angoisses.
A bas l’État, les flics, les patrons, et toutes celles et ceux qui les aident, en fermant leurs yeux, leurs oreilles et leurs gueules. Comme les trois petits singes.
Toutes et tous, descendons dans les rues, avec cette force et cette colère qui nous fait oublier notre peur. Nous sommes enfin enragé-e-s comme il se doit.
Qu’est ce que ça veut dire un flic en civil qui sort son arme avec des postures de ranger face à un cortège ?
Qu’est ce que ça veut dire cet article de Libération disant que le policier a adopté une “attitude provocatrice” ? Alors quand un flic braque un pote, ce serait juste une “provocation”, un “réflexe disproportionné” ?
Pour nous c’est une menace de mort.
Qu’est-ce que ça veut dire de décorer d’une médaille un pauvre adjoint de sécurité, même pas capable de devenir flic, qui dégaine son flingue et agite ses bras de manière désordonnée face à un maigre morceau de plastique souple ?
C’est donc ça un héros...
Qu’est ce que c’est encore que ces larmes versées par ce héros devant l’infâme Cazeneuve, et puis le sourire affligeant de sa collègue au moment de recevoir la bave du ministre sur ses joues en guise de récompense pour n’avoir servi à rien ?
Qu’est-ce que ça veut dire quand on qualifie de “tentative d’homicide” la destruction d’une vitre de bagnole (Paris) ou un croche-pattes à un excité en uniforme qui s’est pris pour Rambo (Nantes) ?
Qu’est-ce que ça veut dire, quand on fait mentir grossièrement des images qui montrent pourtant clairement un flic lancer une grenade dans une foule inoffensive, avec pour conséquence de blesser gravement une personne qui ne faisait que passer ?
Qu’est ce que ça signifie d’inviter ensuite sa famille, alors qu’on ne reconnaît même pas la responsabilité du keuf ?
Comment des criminels peuvent-ils inviter la famille de leur victime pour les rassurer sur l’issue de l’enquête en cours ? Pourquoi des criminels enquêtent-ils sur leurs propres crimes ?
Qu’est-ce que ça veut dire, de devoir encore vous subir, vous et votre haine, quand on sait que vous prenez du plaisir à nous faire mal et à nous humilier chaque jour de votre vie de merde ?
Comment des mercenaires comme vous peuvent-ils garder la paix ?
A quoi vous jouez ? Qui vous donne le droit de mentir sur ce que nous sommes ?
C’est bel et bien vous qui foutez le feu avec votre mépris !
Pour nous, la barricade n’a que deux côtés. Et vous ne serez jamais du nôtre.
Chacune de vos violences renforce notre détermination. Et nous nous organiserons chaque jour un peu mieux.
Pour ne plus voir un seul copain ni une seule copine rentrer avec des hématomes ou des fractures après une garde-à-vue,
Pour ne plus voir personne se faire molester, se faire enfoncer le crâne par vos matraques,
Pour ne plus voir personne vomir, suffoquer ou s’évanouir à cause de vos gaz de combat,
Pour ne plus vous laisser détruire nos vies et nous salir à coups de mensonges,
Pour que vous ne puissiez plus nous arrêter, nous menacer, nous coller en prison, nous blesser, nous humilier...
Pour que vous ne puissiez plus manipuler nos émotions,
Parce qu’on en a assez des rendez-vous au tribunal, de l’angoisse des téléphones qui ne répondent plus pendant deux jours, des copains en détention provisoire...
Il ne suffit pas de se défendre, il faut attaquer, contre-attaquer .
Partout, protégeons-nous les un-e-s les autres : ne laissons pas les flics nous choper dans nos cortèges, dans nos rues, nous traîner à terre, nous transporter comme des carcasses molles après nous avoir maintenu-e-s au sol avec violence, ne les laissons pas nous asphyxier et nous salir de leurs mensonges.
Détruisons les caméras de ceux qui nous balancent et photographions les flics qui nous agressent, nous menacent, pour les afficher sur la place publique !
Intimidons-les, déstabilisons-les, organisons-nous : montrons-leur ce que signifient l’action collective, l’autonomie et l’entraide.