Conseils pour une AG un peu moins pire dans nos universités

Dans cette période de mouvement étudiant, petit descriptif et conseil pour une assemblée générale un peu moins pire.

Dans cette période de mouvement étudiant qui semble prendre de l’ampleur, nous voyons popper sur nos universités des assemblées générales. Souvent, soit nous en sommes déçu.e.s en tant que militant.e.s, soit nous n’en comprenons pas les enjeux par manque de codes militants.

Une assemblée générale est un lieu de débat et d’organisation, un cadre ouvert de réunion où nous sommes censé.e.s prendre des décisions, c’est une nécessité pour qu’un mouvement étudiant soit autogéré par toustes. La définition idéale est bien belle mais nous sommes très peu à avoir assisté à de vraies assemblées autogestionnaires, espaces de débat, constructives, etc

Voici donc quelques tips et descriptifs qui, selon moi, permettraient d’améliorer le classique meeting de pré-manif.
Je n’ai pas la meilleure solution, ni la science infuse faut pas déconner. Ici je ne parle que de l’assemblée générale en plénière, forme que je connais le mieux et également forme la plus répandue.

Une tribune, une salle comble.

C’est la plus répandue dans l’imaginaire collectif militant et qui pourtant est systématiquement ratée. Le gros défaut c’est qu’à plus de 20 personnes, il est très dur de faire des débats de fond et c’est LA forme qui part le plus vite en meeting politique, LA forme la plus récupérable par les organisations politiques.
Risque : que l’AG se finisse en spectacle avec une tribune qui ferait « Figure d’autorité », manipulation des débats par les organisations politiques, débat qui tourne en rond etc.
Avantages : c’est simple à organiser à peu de personnes

Tips  : La tribune, dans le sens des personnes qui se chargeraient de faire la médiation, prendre en note les tours et paroles etc, n’a pas forcement à se mettre à la place habituelle des professeurs (sur l’estrade) ce qui installe très vite une notion de hiérarchie. Elle doit être la plus diverse politiquement, elle doit évidemment être approuvée par l’assemblée générale et muette, c’est-a-dire qu’elle n’exprime pas sa position durant l’AG et peut être révocable à n’importe quel moment.

La/les personnes chargées de la médiation
doivent permettre de faire avancer le débat, notamment en prenant en compte les gestes de l’assemblée générale (redites, propos choquants etc).
Plusieurs personnes peuvent se balader dans l’AG pour prendre les tours de parole et ainsi éviter des attroupements à coté de celleux qui parlent (ce qui peut être sujet à des pressions).

Enfin le rôle qui parait le plus anodin et qui pourtant est impératif est celui de la prise de note. En effet la prise de note c’est ce qui va permettre de révéler les consensus qui se dégagent des débats et émettre les propositions au vote, c’est pourquoi il est important que plusieurs personnes s’en chargent (on a vu beaucoup trop souvent les preneurs de note « oublier » de noter les propositions qui ne leur plaisaient pas) idéalement des individus de différents bords politiques (si il y a possibilité de projeter les prises de notes dans les amphi c’est le mieux, cela permet un contrôle de toute la salle sur ce qui est écrit).

Les fiches de contacts
peuvent tourner pendant l’assemblée pour permettre à celleux qui le veulent de s’inscrire sur les listes de diffusion. Il est important de numéroter et de surveiller les listes pour éviter que des orga ne les recupèrent et fassent de la rétention d’information.

L’ordre du jour est souvent préparé a l’avance (par un groupe d’individus, un comité de mobilisation ou une intersyndicale) la forme la plus courante est présentation/débat/perspective. Il est voté et amendé en début d’AG. Pour éviter de perdre des gens ou de voter dans le rush à la fin des AG quand il ne reste plus que 10 personnes, il est intéressant de voter les propositions à chaque fin de point de l’ordre du jour.

Voter des dates d’action déjà mise en place (« qui est pour aller a la maniiiiiiiif – moiiiiiiii -on a perdu 15 minutes sur du vide -Ouaiiiiiis ») NE SERT A RIEN (n’en déplaise au Parti à 3 lettres dont je tairais le nom), une date est une information.
Les propositions votées servent au comité de mobilisation qui est chargé de les mettre en place.

Une assemblée générale le jour même de la manifestation est relativement contre-productive, on est pressé.e par le temps ce qui est une parfaite excuse pour éviter les débats de fonds et en cas de blocage on ne peut plus tenir les piquets. Le moment idéal pour une AG, c’est la veille des journées d’action. Le jour même il y a pleins de façons, plus efficace que l’AG, de rassembler les étudiant.e.s : table de petit dej, création de banderole/pancartes, barrages filtrants, formation antirépression etc.

Bref, l’Assemblée Générale est indispensable à l’autogestion des mouvements mais elle ne doit pas être confondue ni se substituer aux meetings/réunions d’information. Elle ne doit pas servir de vitrine aux partis politiques mais de lieu d’organisation.

Cloe

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