Un compagnon assassiné par les paramilitaires en Colombie

Il y a quelques jours seulement, l’analyse de l’avalanche de menaces paramilitaires sur les leaders sociaux et les médias alternatifs jouait la carte de la force... comme quoi les paramilitaires ne pourraient pas tuer tout le monde démontrant alors une stratégie de la terreur plus qu’un paramilitarisme actif...
Mais ils ont tué Carlos...

Le 19 janvier, à Bogotá, Carlos est sorti de chez lui pour aller à une réunion en ville. Il n’y est jamais arrivé. Le 21 janvier, il a été retrouvé à 60 km de Bogotá, une balle dans le crâne de l’arrière vers l’avant.
Carlos, 33 ans, faisait partie des personnes très actives, membre du MOVICE (Mouvement des Victimes des Crimes d’État), et de la Coordination Régionale du Mouvement politique des Masses Sociales et Populaires du Centre Oriental de Colombie et membre du Congreso de los pueblos (1).
Ces mouvements sociaux et politiques auxquels appartenait Carlos faisaient partie de la longue liste des organisations sociales et politiques menacées par les Aguilas Negras (aigles noirs) dans un contexte de discussion de “paix”.

EN COLOMBIE, LA PAIX APPELLE LE MEURTRE

Suite à un accord de paix survenu avec le gouvernement Bétancur en 1984, les guérillas ont eu le droit de monter un parti politique : l’”Union Patriotique” regroupant diverses tendances. De nombreux guérilleros sont alors sortis de la jungle pour enfin profiter d’une liberté politique longuement espérée... Mais devant le raz-de-marée électoral, la réaction des Libéraux-Conservateurs ne s’est pas fait attendre : des milliers de mort, de disparus... des fosses communes dans tout le pays... On parle alors de génocide politique et de survivants de l’”UP” et d’“¡A Luchar ! ”. Même des communautés ayant massivement voté pour eux se sont fait massacrer.

De la même manière, lorsque les guérillas du M-19 et du Quintim Lamé ont déposé les armes en échange d’une super-constitution en 1991, les conséquences ont dépassé malheureusement les expectatives. Suite à la constitution, les indiens en pleine euphorie avaient pour la plupart arrêté la lutte pendant plusieurs années.
Autre conséquence, alors que des communautés entières allaient auparavant en prison pour avoir osé lutter pour récupérer des terres arrachées violemment, la constitution de 91 ayant légalisé cette lutte.... les communautés se sont alors fait décimées, massacrées...

Lie la suite sur le site de Numéro Zero

Note

A défaut de rassemblements devant les ambassades colombiennes, pour envoyer un mail cinglant aux autorités colombiennes, il suffit de cliquer ici :
http://pasc.aegir.koumbit.net/fr/ac...

Cet article a été écrit par un média alternatif colombien menacé par les paramilitaires" Colombia Informa, traduit, complété et remis en forme et à jour par Bernardine

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