Auteur des livres « Mayotte. Département colonie » aux éditions La Fabrique (octobre 2024) et « Le mirage sahélien. La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ? » aux éditions La Découverte (janvier 2023) il nous éclaire sur des actions militaro-policières meurtrières, spectaculaires et présentées comme indispensables.
La députée U.D.I. Estelle Youssouffa propose par exemple une loi visant à abolir le droit du sol sur l’archipel. L’ancien député Les Républicains Mansour Kamardine parle lui carrément de « grand remplacement » et « d’invasion barbare » pour qualifier l’immigration comorienne.
Nous abordons aussi la tentative d’utilisation propagandiste de Radio France Internationale (R.F.I.) et France 24 durant l’opération militaire au Mali appelée Serval puis Barkhane. Nous analysons avec le journaliste Rémi Carayol le flou entretenu à ce sujet par l’armée, le ministère des affaires étrangères et l’Assemblée Nationale et surtout la commission de la défense nationale et des forces armées.
Sa présidente parle en effet d’une « guerre informationnelle » qui serait menée contre la France par ses « adversaires ». Il s’agit selon Emmanuel Macron le 1er septembre 2022 de la Russie, la Chine et la Turquie.
Le bombardement de Bounti le 3 janvier 2021 ayant selon les Nations Unies tué 22 personnes dont 19 civils montre bien le prix de cette « bataille » menée au Sahel depuis 2013 au Mali et 1986 au Tchad.
L’ancien député Les Républicains Mansour Kamardine justifie par exemple Wuambushu durant son mandat en dénonçant le « grand remplacement » et « l’invasion barbare » comorienne (chaîne You Tube de la revue Front Populaire, 20 avril 2021). Estelle Youssouffa députée LIOT de la première circonscription de Mayotte pense elle que l’abolition du droit du sol y est « vitale » (chaîne You Tube du Figaro, 13 février 2024) et propose le 27 septembre dernier une loi dans ce sens à l’Assemblée Nationale.
Au Sahel Emmanuel Macron indique le 1er septembre 2022 son souhait de « mieux utiliser le réseau France Médias Monde » à savoir Radio France Internationale (RFI) et France 24 afin de saper « le narratif russe, chinois ou turc ». La rétention d’information organisée par l’armée, le ministère des affaires étrangères et la commission de la défense nationale et des forces armées sur le bombardement de Bounti le 3 janvier 2021 montre la volonté du gouvernement de saboter le travail journalistique en temps de guerre.