Depuis 2020, la Brigade de Solidarité Populaire de Paris Sud est active dans l’entraide entre personnes précaires et le soutien aux luttes locales sur Paris Sud et sa banlieue. Les BSP ont été initialement créées à l’appel des mouvements antifascistes italiens pendant la pandémie de COVID 19 pour organiser une auto-défense sanitaire et alimentaire, face à une précarité de plus en plus visible et de plus en plus grave. Les membres du collectif ont contribué à l’organisation de cantines de solidarité et de redistribution alimentaire. La BSP Paris Sud a notamment pu mettre en œuvre cette auto-organisation autour de l’ouverture de l’Echoppe Libre au 22, rue Deparcieux. Les brigades de solidarité populaire ont à cœur de générer de la solidarité et de ne jamais tomber dans la charité. Elles s’organisent selon les principes du mouvement autonome, de manière horizontale et auto-gérée par et pour le peuple. Nos réflexions sur l’alimentation s’inscrivent dans une logique anti-capitaliste, tant sur sa manière d’être produite que comme un objet sociologique pouvant être vecteur de logique de domination, notamment classiste, raciste. Ces réflexions nous ont conduites à remettre en question nos méthodes d’actions à de nombreuses reprises.
Le contexte actuel rend la question de l’alimentation de plus en plus centrale. D’une part, l’inflation rend l’accès à une alimentation choisie de plus en plus complexe pour une part croissante de la population. Beaucoup d’entre nous sont contraintes à des stratégies de survies individuelles : sauter des repas, récupérer les invendus à la fin des marchés, traverser l’Île-de-France pour trouver un supermarché où les prix restent accessibles, travailler encore plus pour arrondir les fins de mois, etc. Il ne nous est plus supportable de devoir aller acheter de quoi nous nourrir avec la boule au ventre, de devoir nous restreindre, de nous inquiéter de ce que nous allons pouvoir manger de plus en plus tôt dans le mois. D’autre part, l’autre bout de la chaine, les paysannEs ne peuvent plus vivre de leur travail, les commerçantEs croulent sous les charges.
Face à ce décalage, la brigade de solidarité populaire de Paris Sud lance un appel autour d’une caisse d’alimentation solidaire. L’objectif repose sur les valeurs élémentaires du socialisme : cotiser à la hauteur de ses moyens, et recevoir à la hauteur de ses besoins. Plusieurs expérimentations ont permis de réfléchir à rendre une alimentation issue d’une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement accessible à toustes. Dans le 12e arrondissement, l’association « les marmites rouges » a mis en place une caisse de solidarité alimentaire locale sur la baguette tradition. La confédération paysanne promeut la mise en place à échelle nationale de la sécurité sociale de l’alimentation. Ces renouveaux de solidarité font écho à l’histoire des mutuelles autonomes ouvrières ou encore des anciennes épiceries solidaires comme la Marmite dans le 14e arrondissement. Notre volonté est de mettre en place un dispositif à l’échelle du quartier, pour permettre à toustes de se nourrir, de choisir son alimentation. Un dispositif autogéré par ses cotisantEs démocratiquement, ainsi que les commerçantEs, les artisans et paysannEs. Un dispositif autonome, existant sans l’intervention des institutions classiques, des collectivités ou de l’État.
Afin de s’autoformer ce sujet, nous vous convions à une soirée jeux le mercredi 6 mars à 20h30 au Centre Paris Anim’ Montparnasse, situé au jardin de l’Atlantique - 26 allée du chef d’Escadron Guillebon - Paris 14, métro Montparnasse.
Pour accéder au jardin Atlantique qui est au-dessus de la gare montez l’escalier à gauche de la voie 3.