Contention et chambre d’isolement en milieu psychiatrique : usage ordinaire d’une barbarie
Dans le cadre des soins psychiatriques, la contention physique et l’isolement sont des pratiques controversées qui suscitent un débat éthique et médical. Bien que ces mesures soient parfois jugées nécessaires pour assurer la sécurité des patients et du personnel, elles soulèvent des questions profondes sur le respect de la dignité humaine et le traitement des personnes souffrant (ou pas) de troubles mentaux. J’insiste particulièrement sur le fait que certains patients sont diagnostiqués schizophrènes 5 min montre en main parce qu’ils n’ont pas de papiers d’identité (Eve Kouache) et que d’autres se sont fait passer pour des fous en vue d’écrire un article choc, au nez et à la barbe des psy.
OUI, la contention est une réponse violente à la souffrance
La contention physique désigne toute forme de restriction des mouvements d’un patient, qu’il s’agisse de bracelets, de ligatures, ou de toute autre méthode permettant de limiter l’agitation ou l’agressivité, qu’elle soit simple, double ou triple. Bien que la contention soit parfois utilisée pour prévenir des comportements considérés comme dangereux, elle est souvent perçue comme une réponse violente et déshumanisante à une situation de souffrance psychique. Loin d’être traité avec compassion le patient est réduit à un état de vulnérabilité extrême, privé de toute autonomie et de toute possibilité d’expression. Synonyme de la distanciation en milieu médical, la contention est un condensé de brutalité chargé de brider l’instinct de conservation du patient.
Au-delà de l’aspect physique de la contention, cette pratique entraîne des conséquences psychologiques profondes. Elle peut engendrer un sentiment de honte car de nombreux patients laissés pour compte sont réduits à faire leurs besoins sur eux. D’autre part la révolte et l’impuissance ne font que renforcer l’isolement social du patient, dont les effets à long terme de la contention incluent des traumatismes émotionnels, une exacerbation de la souffrance mentale et une altération de la confiance dans les soins psychiatriques.
OUI, la chambre d’isolement est un enfer silencieux
Similaire à la contention, l’isolement en chambre est une autre pratique fréquemment employée dans les institutions psychiatriques, bien que son objectif initial soit généralement de « protéger » le patient ou les autres elle permet des « temps calmes ». Dans les faits, l’isolement peut être vécu comme une forme d’abandon et d’isolement social extrême et les patients, laissés seuls dans une pièce souvent vide et stérile subissent une intensification de leur angoisse.
Les conditions de la chambre d’isolement varient, mais elles partagent un même principe : celui de couper le patient du monde extérieur. Le temps passé dans cet espace peut être extrêmement traumatisant, aggravant la détresse psychologique du patient et accentuant son sentiment d’être rejeté et incompris. De nombreuses études ont montré que l’isolement prolongé peut avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale, notamment des symptômes psychotiques accrus, de la dépression et une dégradation générale du bien être émotionnel. Imaginez vous 10 jours dans cette situation insupportable sans visite, sans changement de vêtements et sans argent pour acheter vos clopes quand vous fumez 2 paquets par jour… Vous finirez par péter les plombs et hop ! Direction la contention.
OUI, aux alternatives pour une psychiatrie respectueuse des droits humains
Face à la barbarie de la contention et de l’isolement, plusieurs voix se sont élevées pour plaider en faveur de traitements plus respectueux des droits et de la dignité des patients. Des approches telles que la thérapie de désescalade, l’amélioration des relations soignant soigné, l’aménagement des espaces et l’accompagnement psychosocial sont des alternatives qui visent à désamorcer les situations conflictuelles sans recourir à des mesures coercitives. Des pratiques comme la communication non violente, la prise en charge individualisée et l’implication des patients dans leur parcours de soin sont autant de pistes permettant de réduire l’utilisation de la contention et de l’isolement. Au lieu de recourir à des méthodes restrictives la psychiatrie devrait être un lieu d’écoute et d’accompagnement thérapeutique, cherchant à comprendre et à soulager les souffrances des patients plutôt que d’imposer des traitements coercitifs.
Le secteur manque de personnel certes, mais ces pistes éculées qui noircissent le papier à chaque convention ou colloque sur la santé mentale n’empêche pas la Haute Autorité de Santé de vaquer à ses occupations de contrôle et de décerner des brevets d’excellence à tutti quanti. Quant au défenseur des droits… Vous êtes sûr qu’il reçoit nos courriers ?
OUI, pour un appel au changement
La pratique de la contention et de l’isolement en milieu psychiatrique reste centrale dans le débat sur les droits des personnes souffrant de troubles mentaux (ou pas). Ces méthodes devraient être utilisées avec la plus grande prudence et dans des cas exceptionnels, tout en privilégiant des solutions respectueuses de la dignité humaine. Hélas, avec les temps qui courent et la gestion du risque pénal de chacun la dignité humaine se transforme en humanité cuite. Si le changement devait passer par une prise de conscience collective, il devrait aussi passer par la révision de la déontologie, le renouvellement des bonnes pratiques psychiatriques et l’application des protocoles adaptés aux besoins spécifiques du patient.