Après un meeting à Vigneux, les milliers de manifestants se dirigent en cortège vers le cimetière de Villeneuve-St-Georges au chant de l’Internationale, mais un régiment de Dragons charge alors la colonne de grévistes sabres au clair, blessant grièvement plusieurs personnes dont Rirette Maîtrejean qui sera blessée à la jambe, tandis que Libertad contraint de se jeter à l’eau, échappera de peu à la mort.
Lorsque les manifestants arrivent à Villeneuve-St-Georges, avec de nombreux blessés parmi eux, les rues menant à la gare sont bloquées par l’armée rendant tout retour sur Paris impossible. Les manifestants commencent alors à dépaver les rues, à dresser des barricades et à jeter des cailloux sur les soldats, mais ceux-ci ouvrent le feu sur la foule provoquant un carnage. Le bilan est lourd : 4 morts et plus de 200 blessés (par balles ou à coups de sabres) du côté des ouvriers, et 69 blessés du côté de l’armée (dont 5 par balles).
Georges Clémenceau, président du Conseil, non content d’être responsable de cette tuerie, poursuit la CGT en lançant un mandat d’arrêt contre les principaux responsables du syndicat dont Yvetot, Griffuelhes, Pouget, Henri Dret (qui a du être amputé d’un bras suite aux affrontements), etc.
Certains militants échapperont aux arrestations en se réfugiant en Belgique ou en Suisse, comme Monatte chez Brupbacher . Des anarchistes présents à la manifestation comme Georges Durupt sont également poursuivis pour « incitation de militaires à la désobéissance ».
Le mot d’ordre de grève générale lancé par la CGT pour le 3 août n’aura qu’un faible écho, et le 6 août le gouvernement poursuivant ses attaques contre le syndicat fera expulser « l’Union des Syndicats de la Seine » de la Bourse du Travail.
Le 31 octobre 1908, lors du procès, seize personnes bénéficieront d’un non-lieu (dont tous les dirigeants confédéraux, même ceux réfugiés à l’étranger), huit personnes resteront emprisonnées pour violences.
Source : Ephéméride anarchiste