Ce qui est troublant depuis le début de la mobilisation contre les coupes budgétaires au sein de l’université, c’est le niveau de répression, qui semble avoir franchi un cap. Chaque jour de mobilisation, les alentours de l’université sont remplis de camions de police. Pire encore : des policier·ères en civil sont à l’intérieur de l’université et surveillent les étudiant·es.
Des étudiant·es de Sorbonne Université (Paris 4), mobilisé·e·s depuis le premier semestre pour la Palestine, se sont vu refuser l’accès à leur campus s’ils et elles n’acceptaient pas de se faire ficher par la fac, ce qui les exposait à d’éventuelles sanctions. Une fiche a été rédigée, répertoriant des étudiant·es « meneur·euses » et d’autres qualifié·es de « suiveur·euses », avec les noms notés.
Des actions ont été menées par les étudiant·es de la Sorbonne, par le comité Palestine ou par des étudiant.es mobilisées contre les coupes budgétaires. À chaque fois, des étudiant·es identifié·es comme « militant·es » sont suivi·es dans les couloirs par des individus qui ne sont pas des agent·es de sécurité. C’est d’autant plus troublant que ces personnes portent parfois des keffiehs quand des actions pour la Palestine se préparent.
Vendredi 4 avril, après une action dans la cour de la Sorbonne pour dénoncer les partenariats de l’université avec des entreprises impliquées dans le génocide palestinien, les étudiant·es sont sorti·es de l’université et ont manifesté dans les alentours. Arrivé·es devant le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la cinquantaine de manifestant·es a vu une dizaine de camions de CRS débarquer et les pourchasser. Une dizaine d’étudiant·es s’est retrouvé·e nassé·e pendant une heure. Les forces déployées étaient démesurées.
Jeudi 10 avril, un blocage de la Sorbonne a commencé à 7 h du matin, dans le cadre de la journée de mobilisation nationale contre les coupes budgétaires et les partenariats avec des entreprises génocidaires. Mais des camions de CRS et des patrouilles étaient déjà présents autour du bâtiment, et les étudiant·es qui se trouvaient devant les portes ont été contrôlé·es, parfois de manière violente (une personne a dû consulter un·e médecin après s’être fait violemment saisir par l’épaule), puis évacué·es jusqu’à la bouche de RER. Quand le centre a rouvert, les contrôles à l’entrée du bâtiment ont été renforcés, et les étudiant·es qui n’avaient pas cours n’étaient plus autorisé·es à entrer.
Pire encore : les étudiant·es identifié·es comme militant·es n’avaient plus le droit d’entrer, même s’ils ou elles avaient cours. Une dizaine de policier·ères, dont certain·es équipé·es de fusils d’assaut, étaient posté·es devant l’entrée et se chargeaient d’éloigner les personnes mobilisées. À l’intérieur du centre, un·e enseignant·e mobilisé·e a été pris·e en filature dans les couloirs de l’université. Lorsqu’iel a demandé aux agent·es de sécurité qui étaient ces personnes, on lui a répondu : « C’est confidentiel. »
Toute cette répression que subissent les étudiant.es, et qui rappelle les pires régimes autoritaires, est alarmante !
La complicité du rectorat dans cette répression est scandaleuse. Mais cela révèle une chose : les mobilisations étudiantes font peur !
Nous dénonçons ces dérives autoritaires !
Nous dénonçons l’entrée des CRS dans nos facs !
Nous dénonçons le fichage des étudiant·es !
Étudiant·es mobilisé·es.