Second rassemblement contre la persécution des Tchétchènes, contre l’islamophobie et contre les pratiques arbitraires de l’antiterrorisme !

Suite à l’arrestation de Vakha, Tchétchène de 25 ans, à son domicile de Limeil-Brévannes le mercredi 12 avril 2017 à 6:00 du matin par une cinquantaine de policiers encagoulés, sa mère et des membres de la communauté Tchétchène en exil appelent à se rassembler le VENDREDI 14 AVRIL à 19h30 sur la Place de la République (au pied de la statue).

La famille de Vakha D. a subi tous les affres de la guerre russo-tchétchène et de ses suites. Son père, ses frères et ses oncles ont en grande partie été massacrés par les forces russes entre 1994 et 2005. Torturés puis tués, leurs corps ont été mutilés avant d’être rendus à leurs proches contre rançon. Une pratique courante en Tchétchénie...

Reconnu réfugié avec sa mère par la France en 2010, l’État a fini par lui retirer son statut sur la base de suputations et hypothèses des services de renseignement (les fameuses notes blanches toujours), teintées de racisme et de préjugés islamophobes.

L’histoire de Vakha résonne avec tant d’autres histoires dont n’entendent parler que celles et ceux qui tendent l’oreille à ce qui se dit entre Tchétchénes. Encore il y a deux semaines, des Tchétchènes appelaient à se rassembler devant l’ambassade d’Allemagne pour s’opposer à l’extradition de Khizir, détenu à Bueren en Allemagne.

La semaine dernière, Ahmed nous appelait depuis Moscou, où il venait d’être interrogé pendant plusieurs heures par le FSB après avoir été aimablement « remis aux autorités russes » par la police française. Rien ne permet de savoir combien de temps il restera vivant une fois rentré en Tchétchénie. Il parle déjà de repartir.

Quelques jours après l’attaque des locaux de Charlie Hebdo en janvier 2015, d’autres Tchétchènes étaient enlevés en pleine rue à Pantin par des policiers de l’anti-terro encagoulés, puis interrogés pendant 48 heures à Levallois Perret avant d’être tout bonnement relâchés. La DGSI remplit ses petites fiches, se foutant bien de savoir la peur que leurs sinistress pitreries suscitent au sein de la communauté Tchétchène, déjà agitée par les cauchemars d’années de terreur sous le régime (toujours actuel) de Ramzan Kadyrov.

Et c’est sans compter les violences policières alimentées de racisme ordinaire et les expulsions de squat dont on ne parle pas très fort...

Pendant ce temps, l’hémoragie n’a jamais cessé. Des centaines de Tchétchènes quittent leur République du Caucase, où les milices de Kadyrov règnent en maîtres et accomplissent petit à petit le génocide de leur peuple au nom de leur allégeance au pouvoir du Kremlin.

On pourrait croire que les mésaventures de Vakha ne sont qu’une histoire banale qui ne mérite pas qu’on se lève de notre canapé. C’est juste de la mort qu’on parle... Sa mère tremble d’effroi à l’idée que son fils puisse être renvoyé à Moscou et demanderait presque qu’il soit incarcéré en France à la place. Mais pouvons-nous décemment accepter qu’un réfugié ait à choisir entre la mort dans son pays et les geôles dégueulasses de l’État français ?

Ce que demandent les Tchétchènes, qui peinent à rassembler du monde autour de leur sort, c’est qu’on arrête de faire de leurs vies un enfer quotidien, qu’on cesse de les balader entre Dublin II et Dublin III et surtout, qu’on cesse de laisser suspendue au dessus de leur tête à la fois les soupçons islamophobes de terrorisme et le risque d’être remis du jour au lendemain aux mains de leurs tortionnaires (russes et tchétchènes).

Le suplice des Tchétchènes doit prendre fin. La collaboration avec la Russie sous toutes ses formes aussi.

Seul le nombre de leurs soutiens peut rendre visible leur combat contre la mort !

RASSEMBLEMENT VENDREDI 14 AVRIL 2017 A 19H30 SUR LA PLACE DE LA REPUBLIQUE !

Un premier rassemblement a tenté de se tenir ce jeudi soir à la même heure, mais trois agents de la DOPC ont menacé de le faire évacuer. Le second sera donc déposé en préfecture, dans la mesure où les organisateurs n’ont pas le rapport de force pour imposer leur choix.

Leur appel fait l’objet d’un événement facebook comprenant leur propre appel en russe et en français.

Mots-clefs : sans-papiers | expulsions
Localisation : Paris

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