Un viol, un assassinat de trop !
Nous sommes indignées face à la politique de domination masculine prônée et alimentée par le gouvernement Turc !
Vendredi 13 février 2015, un vendredi noir de plus s’ajoute à l’innombrable série des violences faites à l’égard des femmes en Turquie. Le corps d’Özgecan Aslan (20 ans) est retrouvé en partie brulé, deux jours après le signalement de sa disparition, à Mersin, dans le sud-est de la Turquie. Elle aurait été battue à mort alors qu’elle se défendait du viol dont elle était victime.
Notre indignation est profonde à ce jour car le meurtre d’Özgecan est le fruit des politiques gouvernementales et le discours des politiciens patriarcales machistes qui nient le droit à disposer de notre corps, et qui utilise la violence sexuelle pour restreindre nos désirs et l’exercice de nos droits. La politique d’État actuelle alimente, légitime et génère les violences, la discrimination, les valeurs, les normes, basés sur l’idée que prône ouvertement le gouvernement de l’AKP selon laquelle il existerait une infériorité naturelle des femmes en tant qu’êtres humains et sur la hiérarchisation des rôles assignés dans nos sociétés aux hommes et aux femmes. A ce constat s’ajoute un climat d’impunité aboutissant à une normalisation sociétale de ces types de comportements violents. Selon Association des droits de l’homme de Turquie (IHD), les meurtres de femmes ont nettement augmenté ces dix dernières années, passant de 100 victimes en 2002 pour atteindre 294 cas en 2014.
Aujourd’hui, nous exhortons l’État turc à mettre fin à sa position d’impunité et à adopter des lois incriminant les violences faites aux femmes et aux LGBTI ; à assurer la justice, des mécanismes de protection adéquats et efficaces pour les femmes victimes de violence ; à intégrer l’égalité entre les sexes à tous les niveaux du système éducatif ; à renforcer assurer du travail décent et du salaire égal aux femmes ; à favoriser l’implication des médias pour sensibiliser l’opinion publique.
Le 4 février en France, une étudiante de 22 ans a été violée dans le compartiment d’un train qui la ramenait à Melun, sous les yeux de nombreux voyageurs, personne n’a bougé. Les médias ne prêtent pas d’importance aux viols qu’on rencontre fréquemment depuis quelques années.
Nous faisons appel à notre responsabilité individuelle et collective de femmes et d’hommes, pour prendre position contre les violences sexistes, sous toutes ses formes, où que nous soyons.
Nous lançons un appel aux organisations de femmes du monde entier à joindre leurs forces à la lutte des femmes !
Rassemblement le samedi 21 février à 15h à la Place République
contact : collectifdetaksim @@@ gmail.com
Premiers signataires, par ordre alphabétique : Association des Travailleurs Immigrés de Turquie (ACTIT), Association pour l’ERAdication des FEminicides dans le Monde (Aerafem), Collectif de Taksim, Collectif National pour les Droits des Femmes, Congrès Démocratique des Peuples Paris (HDK Paris), Fédération des Associations des Travailleurs et des Jeunes (DIDF), Femmes Migrantes Debout, Macholand, Parti Démocratique des Peuples France (HDP Paris), Osez le Féminisme, Union des Femmes Socialistes (SKB)