Depuis deux mois une étrange situation est en train d’émerger en France. Face à l’offensive brutale de Macron et de son gouvernement, des formes de lutte s’installent durablement dans des espaces très divers. Des foyers de résistance prolifèrent, dans le rail, chez des soignant·es, chez les étudiant·es, à la Poste, chez ceux qui soutiennent des migrant·es... Pour tenter de reconquérir quelques centaines d’hectares à la ZAD de Notre Dame des Landes, il a fallu plus de 2500 gendarmes, des hélicoptères, 11 000 grenades... Cette tentative jusqu’ici infructueuse d’écrasement en dit long sur la précipitation de la machine gouvernementale. Il leur faut nous prendre de court, jouer sur l’effet de sidération, mater ce qu’il y a de plus vivant dans le monde syndical.
Et pourtant l’entrelacement d’initiatives se tient : la guérilla dans les universités rend inutile le comptage des sites bloqués, la grève intermittente rend ridicules les pourcentages de la direction de la SNCF. Des étudiant·es, des hospitalier·es rejoignent les cheminots dans la multiplication d’actions dans les gares. Des foules s’apprêtent à se réinstaller sur la ZAD de NDDL dès cette semaine. Des cours alternatifs se tiennent dans les universités. Des partiels sont bloqués. Des appels commencent déjà à circuler pour des rassemblements et des manifestations à partir du 22 mai face au chaos annoncé de Parcoursup. Des rencontres essaiment partout.
Ils veulent voler nos savoirs, nos pratiques, nos expériences. Ils veulent réduire nos complicités et nos amitiés à une hostilité générale. Mais il y a plus d’amitiés dans ce mouvement qu’il n’y en aura jamais dans leur parlement et leur gouvernement. Ils veulent surtout nous voler le temps. Mais ce qui s’affirme depuis deux mois c’est que le temps est à nous. Nous réapproprier le temps nous rend invincibles. Cette évidence, faite de partage et d’inventions, aucun gouvernement ne pourra l’écraser.
Celles et ceux qui luttent prennent le train… et les musiciens et musiciennes le savent bien, toujours sur les rails. Pour cela, ils s’associeront aux cheminots et à leur combat exemplaire au Théâtre de La Commune à Aubervilliers, le jeudi 17 mai, à partir de 18h30, pour partager et entrelacer prises de parole, témoignages, lectures, moments de musique. À l’issue de la rencontre dans le théâtre, se tiendra dans le parc attenant un grand bal, avec buvette et restauration où toutes et tous pourront penser et discuter ensemble pour que vive la Commune du rail, toutes les communes.
LE TEMPS EST A NOUS !!!!
Théâtre de La Commune. 2 Rue Edouard Poisson, 93300 Aubervilliers. Métro Quatre Chemins, Ligne 7. Bus 150 ou 170, Arrêt André Karman.
Participation à la caisse de grève
Premiers participants (à suivre...) :
Lise Marie Barré - Lm
Stéphane Bérard
Fantazio
Nicolas Flesch
Jean-Brice Godet
Sylvaine Hélary - S Y B I L L E
Antonin-Tri Hoang
Sylvain Kassap
L’1consolable
Criss Niangouna
Jean-Francois Pauvros
Eve Risser