L’agriculture industrielle n’a cessé d’élargir son emprise en France, non pas du fait de la « loi du marché », mais essentiellement par le biais des aides puis des normes imposées par l’État français et l’Union européenne, dont la « gestion par les crises » puis la « gestion par les normes » ont eu pour effet constant d’éliminer les plus petits exploitants au profit des plus gros. Ce tableau dressé par Yannick Ogor, auteur du livre Le Paysan impossible, est complété sur le plan international par Silvia Perez-Vitoria, auteur entre autres du Manifeste pour un XXI^e siècle paysan.
Yannick Ogor dénonce aussi, dans ce processus, le piège constant qu’a été la cogestion syndicale instaurée dans les années 1960 et, plus récemment, la dérive pro-normative de la Confédération paysanne, mettant au contraire en valeur l’expérience des Paysans travailleurs. Aujourd’hui, le collectif contre les normes tente, malgré l’obstacle de l’isolement, d’organiser la résistance des petits producteurs face à ce rouleau compresseur. Silvia Perez-Vitoria voit un espoir dans l’importance du combat de Via Campesina à l’échelle internationale.