[Oaxaca] Voix depuis la prison : Alvaro Sebastian Ramirez

« ... Pour avancer sans contre temps dans leurs projets et contrôler les peuples et les secteurs non-conformes de la société, le système néolibéral capitaliste et ses serviteurs, sèment la terreur et la peur à travers leurs forces militaires, policières, para-militaires, leurs gardes blanches, leurs sicaires et leurs narcotraficants... »

Oaxaca : Voix depuis la prison, lettre envoyée pour la soirée du 11 avril en solidarité avec les prisonnier-e-s des Amériques à Paris.

Prison Centrale de Oaxaca, Mexique, 10 avril 2015

Aux Compagnons et compagnonnes de la Sexta Internationale,
Aux Compagnons et compagnonnes solidaires qui luttent pour la liberté des prisonniers politiques dans le monde.

10 avril 1919 – 10 avril 2015, 96e anniversaire de la mort du Général Émiliano Zapata au Mexique.

« Il n’est pas nécessaire de conquérir le monde. Il suffit que nous le refassions, nous, aujourd’hui. » [EZLN]

Je suis Alvaro Sebastian Ramirez, prisonnier politique et de conscience. Je suis indigène Zapotèque, originaire de la Région Loxicha dans l’État de Oaxaca au Mexique.

Je suis emprisonné depuis plus de 17 ans par l’État mexicain.

Depuis ma tranchée de lutte dans la prison centrale de Oaxaca, j’envoie un salut fraternel et combattif ainsi qu’une forte accolade de courage et de joie à chacun et chacune des compagnons et compagnonnes de la Sexta Internationale ainsi qu’aux personnes solidaires qui luttent pour la liberté des prisonniers politiques dans le monde.

Avant de continuer, je veux vous remercier et vous féliciter, toutes et tous, de tout mon cœur, parce que vous êtes sensibles à notre emprisonnement en contribuant par vos efforts, tous les ans, à la réussite de la Semaine Internationale de Solidarité avec les prisonniers politiques dans le monde (Paris, France).

J’en profite pour nommer quelques-uns de ces prisonniers : Mumia Abbu Jamal, Leonard Peltier aux États-Unis, Enrique, Carlos et d’autres révolutionnaires en Colombie, les révolutionnaires en Turquie qui résistent à l’intérieur des prisons de type F, les frères Yaquis, les frères de Tlanixco, les frères Loxicha, les 500 prisonniers politiques dans les différentes prisons du Mexique.

Ce 17 avril, cela fera un an que je suis revenu de la Prison Fédérale, le Centre Fédéral de Réadaptation Sociale N° 13. Cette prison appartient à la nouvelle génération de laboratoires d’extermination, où l’isolement et l’incommunication sont utilisés pour détruire lentement l’être humain.

Grâce à la solidarité nationale et internationale, l’État a été obligé de trouver les mécanismes nécessaires pour justifier mon retour à la Prison Centrale de Oaxaca.

Ce retour a eu lieu exactement durant les activités de la Semaine Internationale de Solidarité avec les Prisonniers Politiques qui se tenait à Paris en France.

Donc, pour moi, la SOLIDARITÉ est un principe universel essentiel pour ceux d’en Bas et à Gauche, pour nous qui luttons pour la dignité humaine, et cela bien que nous parlions des langues différentes, que nous ayons des cultures différentes et que nos géographies soient séparées par de grandes distances.

Les luttes politiques qui, partout dans le monde, exigent la liberté de tout être humain emprisonné pour avoir lutté pour les droits de l’Humanité, sont des actes qui traversent les frontières, les océans, les barrages et les murs de la prison, et arrivent à toucher nos cœurs, nous qui sommes les otages du système capitaliste, nous qui sommes emprisonnés pour avoir lutté.

Au Mexique et dans le monde, le système néolibéral capitaliste et ses serviteurs, les narco-gouvernements, souffrent (dans leur mémoire) d’une maladie chronique qui s’appelle : l’enrichissement exorbitant. Cette maladie les oblige à s’acharner et à causer des destructions massives de la nature et de l’humanité...

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Le contexte, la région Loxicha, Oaxaca
Campagne internationale pour la liberté d’Alvaro Sebastian


Voir aussi : [Bachajón-Chiapas] Voix depuis la prison : Juan Antonio Gómez Silvano / Bachajon, histoire de résistance, répression et prison,ici

Mots-clefs : Mexique | prison

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