Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles

Aujourd’hui a lieu une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à partir de la place de la République à 14h. Appel de la coordination féministe antifasciste.

Nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir descendre dans la rue autour d’un principe qui nous est connu : la volonté de lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Or, en tant que coordination féministe antifasciste il nous semble important, en vue de la manifestation de ce 19 novembre, de rappeler certains mots d’ordre encore trop absents dans les sphères médiatiques et institutionnelles.

En plus d’instrumentaliser nos luttes, le féminisme institutionnel français reste encore aujourd’hui fondamentalement raciste et islamophobe. Trop souvent, la dénonciation des violences faites aux femmes sert d’outil pour promouvoir des lois contre l’immigration, ou pour légitimer le renforcement d’un système policier et pénitentiaire raciste. Trop souvent, les questions féministes sont vidées de leur sens pour cibler les quartiers populaires et justifier des mesures de plus en plus sécuritaires, pour à la fin alimenter toujours plus les discours d’extrême droite violents qui influencent les politiques gouvernementales de droite comme de gauche.

Notre vision de la lutte féministe implique nécessairement de nous affranchir d’un État qui provoque les mêmes violences qu’il prétend défendre ici ou ailleurs. Son lot de lois et politiques anti-sociales, racistes et néo-coloniales, instaurées par les gouvernements successifs, ont touché en priorité les femmes, qui sont plongées dans une grande précarité, et qui se voient réduire à néant leur capacité d’action politique, leurs libertés, lorsque leurs vies ne sont pas directement mises en danger.

Si en Iran les femmes se révoltent contre leur condition c’est en réponse à toutes les interventions et interférences dans la politique du pays, où la France a joué un grand rôle, et qui ont entièrement participé à leur oppression. La réduire à la question du voile et de l’Islam, comme ça a été fait, c’est les condamner à continuer de subir les effets des guerres successives et l’instabilité politique produite par notre propre impérialisme dans le silence le plus total.

En rupture avec le féminisme institutionnel et le fémonationalisme (désignant l’instumentalisation de la question du féminisme à des fins racistes et islamophobes), nous nous revendiquons d’une tradition anti-raciste, populaire et anti-impérialiste. Notre émancipation passera par la lutte pour nos droits, mais aussi par la construction d’un féminisme émancipateur et solidaire contre toutes les formes d’exploitation et de domination à l’échelle internationale.

Développons l’autodéfense féministe contre les violences sexistes et sexuelles et contre le monopole étatique de la violence légitime. Car dans notre lutte contre les violences structurelles (qu’elles soient institutionnelles comme domestiques), nous n’attendons rien de l’État et de ses promesses de réforme des institutions judiciaires ou policières.

Le samedi 19 novembre à Paris, rejoignez le cortège féministe antifasciste !

Et demain, dimanche 20 novembre, rejoignez-nous pour commémorer le jour du souvenir trans, « TDoR », en hommage aux femmes transgenres assassinées dans l’indifférence générale, et le plus souvent en toute impunité :

Localisation : Paris 10e

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