Manifestation contre l’extrême droite et son monde - en mémoire de Clément Méric

Il y a près de 9 ans que notre ami et camarade Clément Méric, militant au sein de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue et du syndicat Solidaires, a été assassiné par des fascistes, ciblé parce qu’il était un militant antifasciste.

Il y a 9 ans que Clément est mort et ses combats sont tragiquement actuels.

Il y a deux mois, Federico Arambarú était assassiné à son tour sous le feu de deux militants d’extrême droite, proches de la bande des meurtriers de Clément.

Quelques semaines après, l’extrême droite accédait à nouveau au second tour de l’élection présidentielle, après avoir réussi, avec l’assentiment de la majorité des médias et du spectre politique, à imposer ses obsessions tout au long de la campagne.

Cette hégémonie culturelle n’est que la traduction de l’extrême droitisation du champ politico-médiatique français, et de la fascisation accélérée à l’œuvre au cours des dernières années. À ceux qui déplorent la disparition progressive du « barrage républicain », il faut rappeler qu’il n’a pas fallu que l’extrême droite parvienne au pouvoir pour voir se déchaîner le racisme d’État, l’accélération néolibérale et les lois islamophobes, la chasse aux migrants, les crimes policiers et les lois sécuritaires. Ce sont des gouvernements « de droite, de gauche et du centre » qui ont présidé au tournant autoritaire et raciste que nous vivons, et dont les lois « sécurité globale » et « séparatisme » sont les derniers avatars. Qui sait ce que nous réservera un nouveau quinquennat de l’autoproclamé « extrême centre » ?
Face à tout cela, la résistance a émergé et se développe.

Du cortège de tête et de Nuit debout aux Gilets jaunes, de l’émergence de l’antiracisme politique aux manifestations de masse contre les violences policières, de la ZAD aux grèves féministes en passant par les grèves syndicales massives de 2016, 2018 puis 2020, la France est un espace de conflits rare en Europe. Le score important de la France Insoumise lors des présidentielles est aussi la traduction électorale de la vivacité de ces luttes, et le signal que le refus de l’islamophobie, de la xénophobie, de l’exploitation néolibérale et de l’autoritarisme, sont le socle d’un bloc progressiste.

Le début des législatives a vu un début d’hégémonie de la gauche sur les discussions politiques, qui atteste que la défense d’un projet d’émancipation reste le meilleur moyen de contrer l’extrême droite. Dans ce contexte, la construction de mouvements sociaux et antiracistes résolument autonomes est plus que jamais d’actualité. Quel que soit le scénario, accélération de la catastrophe néolibérale du macronisme ; trahison par opportunisme, manque de résistance face à l’épreuve du pouvoir ou défection de la NUPES ; assaut généralisé de la bourgeoisie contre un pouvoir même minimalement social-démocrate ; la nécessité d’imposer de l’extérieur du jeu parlementaire un rapport de force conséquent sera la même. Elle exigera de nous courage, honnêteté, solidarité, inventions, dévouement, remise en question, attention à la situation. Et une boussole : celle, fine, fluctuante, mais qui pointe dans la direction encore inconnue d’un autre monde, implacablement différent de celui déjà existant.

Cette boussole se dessine au sein de notre camp, que Clément avait choisi et depuis lequel nous entendons bien, dans la rue, tenir tête au capital, aux fascistes et à l’État.
Retrouvons-nous le dimanche 5 juin pour manifester contre l’extrême-droite et son monde et construire l’alternative !

🔴 Manifestation antifasciste
➡️ Dimanche 5 juin 2022
📢 14h Place des fêtes - Paris 75019

Mots-clefs : extrême-droite | antifasciste
Localisation : Paris 19e

À lire également...